• Témoignage (ghetto de Minsk)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

    Berta Rivkina

     

    Berta Rivkina

    Minsk, Biélorussie

      Berta était la benjamine des trois filles d'une famille juive de Minsk, la capitale de la Biélorussie. Avant la seconde guerre mondiale, plus d'un tiers de la ville était composé de juifs. Le père de Berta, comme plusieurs membres de sa famille, travaillaient dans une fabrique de meuble étatisé.

     

    1933-1939 :

      "Nous vivions dans la rue Novomesnitskaya au centre de Minsk, à quelques pâtés de maisons de la Svisloch. Ma soeur aînée, Dora, adorait s'y baigner pendant l'été. J'étais en première année de cours moyen à cette époque et il y avait de nombreux réfugiés polonais dans notre ville. L'allemagne et l'U.R.S.S. avaient divisé la Pologne et les polonais s'étaient enfuis vers l'Est. Beaucoup d'entre eux étaient venus à Minsk, parce qu'ils restaient près de "chez eux" à peine trente kilomètres de la frontière soviéto-polonaise."

     

    1940-1944 :

      "J'avais 12 ans quand les allemands arrivèrent à Minsk en 1941 et y établirent un ghetto. Un an plus tard, en essayant d'échapper à une ronde, ma mère et moi, nous cachâmes dans un entrepôt. Lorsque nous fûmes découvertes par un garde allemand, j'eu si peur que je commençais à débiter un charabia et me mis à courir, le garde me suivit. Alors que je m'enfuyais, je me heurtais à une autre femme qui semblait venue de nulle part. C'est alors que le garde tira. Nous tombâmes toutes les deux et je fus certaine d'avoir été touchée. Mais je me levais et m'aperçus que je n'étais pas bléssée. L'autre femme gisait immobile."

     

      Berta fut emmenée pour être exécutée mais elle réussit à s'enfuir. Plus tard, elle s'échappa du ghetto et rejoignit les partisans soviétiques. Elle fut libérée par l'armée rouge en juillet 1944.

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

    Iosif Rivkin

    Iosif Rivkin

    Minsk, Biélorussie

      Iosif naquit au sein d'une famille juive dans la capitale de la Biélorussie, Minsk. Il combattit aux côtés des troupes tsaristes au cours de la première guerre mondiale et fut fait prisonnier par les allemands. Lorsqu'il revint à Minsk aprés la guerre, il commença à travailler comme certains de ses proches dans une fabrique de meubles étatisé.

     

    1933-1939 :

      Au début des années 1930, Iosif se maria et eut trois filles, Hacia, Dora et Berta. La famille vivait dans la rue Novomesnitskaya, dans le centre de Minsk, près de Svisloch. Pendant les années 1930, les filles fréquentaient des écoles de l'état soviétique et appartenaient à l'organisation soviétique pour la jeunesse, les jeunes pionniers. A la fin des années 30, Minsk se remplit de réfugiés polonais qui fuyaient l'invasion allemande.

     

    1940-1943 :

      Le 27 juin 1941, les envahisseurs allemands atteignirent les portes de Minsk. La maison des Rivkin fut bombardée le lendemain et ils se retrouvèrent sans domicile. Ils dormaient près du fleuve avec de nombreux autres réfugiés, jusqu'à ce que les gardes allemands menacent de les tuer tous. Les affiches allemandes placardées dans Minsk déclaraient que les nazis étaient venus pour libérer l'Union Soviétique du communisme et des juifs. Au mois d'août, les allemands établirent un ghetto où Iosif alla travailler comme charpentier. Lorsque le ghetto fut rasé en octobre 1943, Iosif et sa famille furent déportés.

     

      La fille de Iosif, Berta, s'échappa du ghetto avant qu'il ne soit rasé. On entendit plus jamais parler de Iosif ni du reste de sa famille.

     

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

     


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  • Ghetto de Minsk

     

     

     

    Ghetto de Minsk

    Ghetto de Minsk,

    juillet 1941

     

      Les troupes allemandes occupèrent Minsk, capitale de la République socialiste soviétique de Biélorussie, peu aprés l'invasion allemande de l'union soviétique en juin 1941. Sous l'occupation, la république de Biélorussie fut rattachée au commissariat du Reich pour les régions de l'Est. Au sein de cette subdivision administrative, Minsk devint capitale de district. C'est à Minsk que Wilhelm Kube, commissaire général de la Biélorussie, exerçait ses fonctions.

    Ghetto de Minsk

    Les environs de Minsk,

    1941-1942

      Le 19 juillet 1941, les allemands créèrent un ghetto dans le nord-ouest de Minsk. Environ 85 000 personnes, au nombre desquelles des juifs des villes environnantes, y furent concentrées.

    Ghetto de Minsk

    Entrée du ghetto de Minsk.

    Minsk, Union Soviétique, 31 mai 1941

      De novembre 1941 à octobre 1942, plus de 35 000 juifs provenant d'Allemagne et du protectorat de Bohème et de Moravie furent déportés à Minsk. Beaucoup furent éxécutés par balles ou tués dans des camions à gaz dès leur arrivée à Maly Trostinets, petit village situé à une douzaine de kilomètres à l'Est de la ville. Les autres furent parqués à Minsk dans un deuzième ghetto, séparé de celui des juifs biélorusses. Les contacts entre les habitants des deux ghettos n'étaient en général pas permis.

    Ghetto de Minsk

    Les habitants juifs de Minsk

    sont raflés pour être jetés

    de force à l'intérieur du ghetto.

    Minsk, Union Soviétique,

    juillet-août, 1941

      Les juifs furent utilisés comme main-d'oeuvre forcée dans des usines installées à l'intérieur et à l'extérieur des deux ghettos, notamment au camp de travail de la rue Shiroka et dans le bâtiment de l'opéra (où les biens confisqués aux juifs étaient triés et entreposés).

    Ghetto de Minsk

    Une des premières rafles de juifs à Minsk.

    Minsk, Union Soviétique, 1941

      En août 1941, un mouvement clandestin de résistance fut créé au sein du ghetto de Minsk. Il organisa l'évasion d'un certain nombre de personnes qui constituèrent des groupes de résistance dans les forêts situées au sud-est et au nord-ouest de Minsk. Les juifs de Minsk créèrent sept groupes de résistance. En tout, 10 000 juifs parvinrent à s'enfuir dans les forêts. La plupart d'entre eux furent tués par les troupes allemandes au cours de la guerre.

    Ghetto de Minsk

    Mikhail Ekeltchik,

    membre de la résistance du ghetto de Minsk.

    Minsk, Union Soviétique,

    date incertaine

      A l'automne 1943, les allemands détruisirent le ghetto de Minsk. Une partie de ses habitants fut déporté au camp d'extermination de Sobibor. Les 4 000 juifs restants furent tués à Maly Trostinets.

    Ghetto de Minsk

    Une pancarte fixée à la clôture

    de fil de fer barbelé qui encercle 

    le ghetto de Minsk déclare :

    "Avertissement ! Quiconque

    escaladera la clôture sera abattu !"

    Minsk, Union Soviétique,

    1941

    Ghetto de Minsk

    Soldat allemand exhibant trois jeunes gens

    dans les rues de Minsk avant leur exécution.

    L'affiche dit : "Nous sommes des

    partisans qui avons tiré sur des 

    soldats allemands."

    Minsk, Union Soviétique, octobre 1941






     

    Ghetto de Minsk



     


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  • Ghetto de Kovno

     

     

     

     

    Ghetto de Kovno

    Ghetto de Kovno,

    1941-1944

     

      Entre 1920 et 1939, Kaunas (Kovno en polonais), au centre de la Lituanie centrale, était la capitale et la plus grande ville du pays. Les juifs y étaient 35 000 à 40 000, soit environ un quart de la population totale de la ville. Ils se concentraient dans les secteurs du commerce, de l'artisanat et des professions libérales.

     

    Ghetto de Kovno

    Les environs de Kovno,

    1941-1944

      Kovno était également un centre d'études juives. La Yéshiva de Slobodka, quartier pauvre de la ville, était l'une des institutions d'études juives parmi les plus prestigieuses d'Europe. La ville comptait presque 100 organisations communautaires, 40 synagogues, de nombreuses écoles yiddish, quatre lycées enseignant en hébreux et un hôpital juif. Elle était aussi un centre important du mouvement sioniste.

     

    Ghetto de Kovno

    Deux jeunes frères assis pour une photo

    de famille dans le ghetto de Kovno.

    Un mois plus tard, ils étaient

    déportés dans le camp de Maïdanek.

    Kovno, Lituanie, février 1944

      La vie des juifs de Kovno fut boulversée par l'occupation soviétique de juin 1940. Il y eut des arrestations, des confiscations et l'interdiction de toutes les institutions libres. Les organisations municipales juives disparurent presque du jour au lendemain. Les autorités soviétiques confisquèrent les propriétés. Entre-temps, le front activiste lituanien, fondé par des nationalistes en exil à Berlin, diffusait clandestinement en Lituanie des documents de propagande antisémite. Cette propagande, entre autre chose, faisait porter aux juifs la responsabilité de l'occupation soviétique. Des centaines de juifs furent éxilés en Sibérie.

     

    Ghetto de Kovno

    Groupe d'enfants dans le ghetto de Kovno.

    Kovno, Lituanie, entre 1941 et 1943

      Lors de l'invasion de l'Union Soviétique par l'Allemagne le 22 juin 1941, les troupes soviétiques durent fuir Kovno. Immédiatement avant et aprés l'occupation de la ville par les allemands le 24 juin, des agitateurs lituaniens pro-allemands et anti-communistes commençèrent à s'attaquer aux juifs (auxquels ils attribuaient injustement la responsabilité de la répression soviétique) en particulier dans les rues Jurbarko et Krisciukaicio. Ces groupes d'extrême-droite assassinèrent des centaines de juifs et en emmenèrent de force des dizaines d'autres au garage Lietukis, dans le centre ville, où ils les massacrèrent.

     

      Début juillet 1941, des unités des Einsatzgruppen (groupes mobiles d'extermination) et leurs auxiliaires lituaniens commençèrent à tuer systématiquement les juifs dans des forts situés dans les environs de Kovno. Ces forts avaient été construits par les Tsars au 19è siècle pour assurer la défense de la ville. Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants juifs furent assassinés, principalement dans le 9è fort, mais aussi dans le 4è et le 7è. Six mois aprés l'occupation de la ville, les allemands et leurs collaborateurs lituaniens avaient massacré la moitié de la population juive de Kovno.

     

      Les nazis mirent en place une administration civile sous le commandant du major général Hans Kramer. Entre juillet et la mi-août 1941, les allemands regroupèrent les juifs survivants, environ 29 000 personnes, dans un ghetto situé à Slobodka.  Il s'agissait d'une zone constituée de petites maisons primitives, sans eau courants. Le ghetto comprenait deux parties, le "petit" et le "grand" ghetto, séparés l'une de l'autre par la rue Paneriu. Chacun de ces deux ghettos était entouré de fil de fer barbelé et gardé de près. L'un et l'autre était surpeuplés, chaque personne ayant à disposition moins de trois mètres carrés d'espace. Les allemands réduisaient en permanence la taille du ghetto, ce qui obligea les habitants à déménager à plusieurs reprises. Le 4 octobre 1941, le petit ghetto fut détruit, presque tous les habitants furent exécutés aux 9è fort. Au cours du même mois, le 29 octobre, les allemands organisèrent ce qui devait être connu la "Grande Action". En un seul jour, ils éxécutèrent 9 200 juifs au 9è fort.

    Ghetto de Kovno

    Juifs emménageant dans

    le ghetto de Kovno.

    Kovno, Lituanie, 1941

      Les juifs fournissaient de la main-d'oeuvre forcée pour l'armée allemande. Ils étaient utilisés principalement sur différents sites situés hors du ghetto, notamment à la construction d'une base aérienne à Aleksotas. Le conseil juifs (Ältestenrat; conseil des anciens), dirigé par le Docteur Elchanan Elkes, créa également des ateliers au sein du ghetto pour les femmes, les enfants et les vieillards qui ne pouvaient pas participer aux brigades de travail. Ces ateliers finirent par employer presque 6 500 personnes. Le conseil espérait que les allemands ne tueraient pas les juifs travaillant pour le compte de l'armée.

    Ghetto de Kovno

    Dans le ghetto de Kovno,

    le cadavre d'un juif exécuté sur ordre

    des allemands, pend à une potence

    érigée près du bâtiment du conseil juif.

    Kovno, Lituanie, 18 novembre 1942

      A l'automne 1943, les SS prirent le contrôle du ghetto et le transformèrent en camp de concentration, qui reçut le nom de Kauen. Le rôle du conseil juif se vit drastiquement réduit. Les nazis envoyèrent plus de 3 500 juifs dans des sous-camps où tous les aspects de la vie quotidienne était régis par une stricte discipline. Le 26 octobre 1943, les SS déportèrent plus de 2 700 personnes internées dans le camp principal. Les personnes jugées aptes au travail furent envoyées dans des camps en Estonie, les enfants et les personnes âgées furent déportées à Auschwitz. Presque aucun d'entre eux survécurent.

     

      Le 8 janvier 1944, les allemands évacuèrent le camp. La plupart des juifs survivants furent déportés au camp de concentration de Dachau, en Allemagne, ou au camp de Stutthof, près de Danzing, sur la côte de la mer baltique. Trois semaines avant l'arrivée de l'armée soviétique à Kovno, les allemands rasèrent le ghetto au sol à la grenade et à la dynamite. Pas moins de 2 000 personnes périrent dans les flammes ou sous les balles en essayant de fuir.

    Ghetto de Kovno

    Photo prise par George Kadish,

    un membre de la résistance du ghetto

    de Kovno cache des provisions

    dans un puits utilisé comme entrée

    d'une cachette dans le ghetto.

    Kovno, Lituanie, 1942

      Durant toutes ces années de souffrances et d'horreurs, la communauté juive de Kovno consigna en secret son histoire, rassemblant des archives, rédigeant des journaux, réalisant des dessins et des photographies. La plupart de ces documents avaient été cachés sous terre quand le ghetto fut détruit. Découvert aprés la guerre, ces quelques restes écrits de ce qui avait été une communauté florissante sont autant de témoignages de l'oppression, de l'esprit de la résistance et de la mort de ces juifs. C'est ainsi par exemple que George Kadish (Hirsh Kadushin) prit clandestinement des photographies des épreuves de la vie quotidienne au moyen d'un appareil photo caché à travers la boutonnière de son manteau.

    Ghetto de Kovno

    Photo clandestine prise par George Kadish,

    scène photographiée lors de la déportation

     de juifs du ghetto de Kovno.

    Kovno, Lituanie, 1942

      Le ghetto de Kovno comptait plusieurs groupes de résistances juifs. Ils parvinrent à se procurer des armes, à mettre en place des lieux d'entraînements secrets dans le ghetto et à nouer des contacts avec les résistants soviétiques actifs dans les forêts des alentours. En 1943, l'organisation juive de combat (Yidishe Algemeyne Kamfs Organizatsye) unifia les principaux groupes de résistance du ghetto. Quelque 300 combattants s'en évadèrent pour aller rejoindre les partisans. Environ 70 d'entre eux moururent au combat. Le conseil juif de Kovno soutint activement les organisations clandestines du ghetto. De plus, un certain nombre de membres de la police juive participèrent aussi à la résistance. Les allemands exécutèrent 34 membres de la police juive à ce titre.

     

      Kovno fut libéré par l'armée soviétique le 1er août 1944. Quelques rares juifs avaient survécu, 500 cachés dans les forêts ou dans des bunkers. Les allemands avaient évacués 2 500 autres juifs vers les camps de concentration d'Allemagne.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Kovno

     

     


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  • Ghetto de Vilno

     

     

     

    Ghetto de Vilno

    Un groupe de partisans juifs

    dans la fôret de Rudniki, près de Vilno.

    Vilno, Pologne, entre 1942-1944

     

      Aprés la première guerre mondiale, la Pologne et la Lituanie revendiquaient toutes deux Vilno (aujourd'hui Vilnius). Les forces polonaises occupèrent la ville en 1920 et avant la déclaration de la seconde guerre mondiale, elle faisait partie du nord-est de la Pologne.

     

      Fin septembre 1939, conformément aux conditions du pacte germano-soviétique, les forces soviétiques occupèrent Vilno, ainsi que le reste de la Pologne orientale. En octobre 1939, l'Union Soviétique rattacha la région de vilno à la Lituanie. La population de la ville s'élevait à l'époque à 200 000, dont plus de 55 000 juifs. En outre, quelque 12 000 à 15 000 réfugiés juifs étaient venus de la Pologne occupée. Les forces soviétiqques occupèrent la Lituanie en juin, et en août 1940 rattachèrent Vilno, avec le reste de cette région à l'Union Soviétique. Le 22 juin 1941, l'Allemagne attaqua à l'Est. L'armée allemande occupa la ville le 24 juin 1941, le troisième jour aprés le début des opérations militaires.

     

      En juillet 1941, l'administration militaire allemande émit une série de décrets anti-juifs. Le même mois, les Einsatzgruppen (unités mobiles d'intervention) aidées par des lituaniens, tuèrent 5 000 juifs dans la fôret de Ponary, à 13 kilomètres de Vilno. L'administration civile allemande prit le contrôle de la ville en août 1941. A la fin du mois, les allemands tuèrent 3 500 autres juifs à Ponary.

    Ghetto de Vilno

    Abba Kovner, commandant de 

    l'organisation des partisans 

    unis du ghetto de Vilno, posant peu 

    aprés la libération.

    Aprés le 13 juillet 1944

      Les allemands créèrent, au début de septembre 1941, deux ghettos, le n°1 et le n°2. Les juifs considérés comme incapables de travailler étaient concentrés dans le ghetto n°2. En octobre 1941, les détachements allemands des Einsatzgruppen et leurs auxiliaires lituaniens détruisirent le ghetto n°2, et assassinèrent ses habitants. La prison de Lukiszki constituaient un centre de rassemblement pour les juifs qui étaient ensuite emmenés à Ponary puis fusillés. A la fin de 1941, les Einsatzgruppen avaient tué environ 40 000 juifs à Ponary.

     

      Les juifs du ghetto n°1 étaient forcés de travailler dans des usines ou dans des projets de construction en dehors du ghetto. Certains juifs furent envoyés dans des camps de travail autour de Vilno. Au cours de massacres périodiques, la plupart des habitants furent massacrés à Ponary. A partir du printemps 1942 et jusqu'au printemps 1943, il n'y eut plus de tueries de masse. Les allemands reprirent les exterminations lors de la liquidation du ghetto n°1, du 23 au 29 septembre 1943. Les enfants, les personnes âgées et les malades furent envoyés au camps d'extermination de Sobibor ou fusillés à Ponary. Les hommes survivants furent envoyés dans des camps de travail forcé en Estonie, les femmes en Lettonie.

     

      Le mouvement de résistance dans le ghetto de Vilno fut important. Une organisation des partisans unifiés (Fareynegte Partizaner Organizatsye, FPO) fut créé en 1942 et active dans le ghetto. Elle établit des cachettes d'armes et se prépara à combattre. Début septembre 1943, réalisant que les allemands allaient détruire le ghetto, les membres de la résistance attaquèrent les soldats, entrés dans le ghetto, pour commencer les déportations. Le conseil juif (judenrat), cependant, accepta de coopérer à la déportation des juifs, espérant ainsi minimiser les pertes. La FPO décida de fuir dans les fôrets voisines pour continuer la lutte. Certains combattants réussirent à quitter le ghetto par les égouts et à rejoindre les partisans de fôrets de Rudninkai et de Naroch.

     

      En septembre 1943, voulant détruire les preuves de l'assassinat des juifs à Ponary, les allemands forcèrent les détachements de travailleurs juifs à ouvrir les charniers et à brûler les corqs. Les juifs des camps de travail proches furent également tués à Ponary.

     

      Durant l'occupation allemande, des dizaines de milliers de juifs de Vilno et de sa région, ainsi que des prisonniers de guerre soviétiques et autres personnes soupçonnées de s'opposer aux allemands, avaient été massacrés à Ponary. Les forces soviétiques libérèrent Vilno le 13 juillet 1944.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Vilno

     


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  • Ghetto de Lublin

     

     

     

    Ghetto de Lublin

    Le camp de Maïdanek

    Lublin, Pologne, automne 1943

     

      Le camp de Maïdanek, appelé également Lublin. Maïdanek (Majdanek), était situé dans le faubourg Majdan Tatarski de la ville de Lublin en Pologne, dans le gouvernement général de Pologne. Outre Maïdanek, il existait d'autres camps à Lublin, relevant de l'autorité des SS et du chef de la police du district de Lublin, le major général SS Odilo Globornik. Dans ces camps, les détenus travaillaient principalement pour les usines d'armements.

    Ghetto de Lublin

    Les environs de Lublin.

    Lublin, Pologne, 1941-1943

      Maïdanek fut utilisé aussi comme centre d'extermination. De nombreuses victimes aux nombres desquels les membres de la résistance polonaise, les otages provenant de la prison de la gestapo de Lublin et les prisonniers juifs du camp qui était jugés inaptes au travail. Lublin était le quartier général de l'Action Reinhardt, le programme d'extermination des juifs de Pologne, que les SS confièrent à Globocnik et à ses hommes.

    Ghetto de Lublin

    Des enfants juifs dans le ghetto de Lublin.

    Les hommes derrière eux étaient forcés

    de retirer leur culotte par

    déférence pour l'officier allemand

    se tenant à côté du photographe.

    Lublin, Pologne, 1941-1942

      Le gouvernement civil allemand créa deux ghettos à Lublin. Dans le premier, crée en mars 1941, vivaient environ 30 000 juifs. En mars et avril 1942, les SS et la police déportèrent la plupart de ses habitants vers le camp d'extermination de Belzec.

     

      Les survivants, 5 000 personnes environ, furent confinés dans un nouveau ghetto situé à Majdan Tatarski, près du camp de Maïdanek en novembre 1942 et liquidèrent le ghetto de Majdan Tatarski.

     

      Comme Auschwitz, Maïdanek était un camp de concentration qui servait également de centre d'extermination. Il était situé sur la route principale reliant Lublin à Chelm, dans les proches faubourgs de Lublin, ville importante. Le camp de Maïdanek était divisé en six quartiers. A l'automne 1943, le quartier 1 était un camp de femmes. Le quartier 2 un hôpital de camp pour les collaborateurs Russes attachés à l'armée allemande. Le quartier 3 un camp destiné aux prisonniers politiques polonais de sexe masculin ainsi qu'aux juifs de Varsovie et de Bialystok. Le quartier 4 un camp pour hommes, principalement des prisonniers de guerres soviétiques, des otages civils, et des prisonniers politiques. Le quartier 5 servait de camp hôpital réservé aux hommes et le quartier 6 encore inachevé, devait accueillir des baraquements supplémentaires, des fours crématoires, des chambres à gaz et des usines. Les allemands n'eurent pas le temps d'achever la construction de ce quartier avant la libération du camp.

     

      Les opérations d'extermination au gaz commençèrent à Maïdanek en octobre 1942 et se poursuivirent jusqu'à la fin de l'année 1943. Trois chambres à gaz situées dans un même bâtiment, servaient à gazer les prisonniers au moyen de monoxyde de carbone ou de Zyklon B.

     

      Maïdanek était principalement un camp de travail forcé pour les prisonniers polonais juifs et non-juifs et de centre de détention pour les membres de la résistance polonaise du gouvernement général. Les convois de juifs provenant de Pologne centrale et destinés à Belzec s'arrêtaient souvent à Lublin, de telle sorte que les allemands pouvaient sélectionner les prisonniers aptes au travail et fournir de la main-d'oeuvre à Maïdanek. Les SS de Maïdanek pratiquaient régulièrement des sélections. Les détenus jugés inaptes au travail étaient exterminés par balles ou dans les chambres à gaz.

     

      Aprés la destruction du ghetto de Varsovie en mai 1943, quelque 18 000 survivants du soulèvement furent transférés à Maïdanek avec les installations des anciennes usines du ghetto, dans lesquelles les juifs devaient travailler dans le cadre d'un nouveau projet industriel SS utilisant de la main-d'oeuvre forcée, les industries de l'Est (Ost industrie, GmbH).

      Echaudée par la résistance juive lors des déportations de Bialystok et de Vilna de l'été 1943 et par les soulèvements de Treblinka et de Sobibor (août et octobre 1943), la haute hiérarchie SS de Berlin décida d'exterminer les juifs restants à Maïdanek.

     

      Le 3 novembre 1943, des unités spéciales de la SS et de la police envoyées à Lublin spécialement à cet effet exécutèrent à l'extérieur du camp 18 000 juifs de Maïdanek. Ce massacre qui dura une seule journée faisait partie de l'Aktion "Erntdfest" (Opération "fête des moissons"), nom de code de l'extermination des juifs survivants de Maïdanek et des camps de travail de Trawniki et de Poniatowa. Pendant les exécutions, les haut-parleurs diffusaient de la musique dans le camp pour couvrir le bruit. Les allemands évacuèrent en hâte Maïdanek lorsque les troupes soviétiques parviennent à proximité de Lublin, en juillet 1944.

     

      Les soviétiques entrèrent dans la ville et libérèrent le camp le 24 juillet. Les allemands n'eurent pas le temps de le démanteler entièrement. Capturé presque intact, Maïdanek fut le premier camp de concentration important à être libéré. Dès la fin de l'été, les autorités soviétiques invitèrent des journalistes à visiter le camp et a constater les horreurs qui y avaient eu lieu.

     

      Les victimes de Maïdanek comprenaient des juifs de Pologne, notamment de Lublin, Varsovie, Radom et Bialystok. Un petit nombre de juifs d'Europe occidentale, plus de 100 000 juifs non polonais et des dizaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques, moururent à Maïdanek de froid, de dénutrition et de maladie pendant l'hiver 1941-1942, qui fut particulièrement rude.

     

      De 170 000 à 235 000 personnes moururent ou furent tuées à Maïdanek, dont 60 000 à 80 000 juifs. La plupart succombèrent à la dénutrition, aux maladies, au froid et sous la torture, ou du fait du travail exténuant effectué sous la menace. Le nombre de victimes des chambres à gaz de Maïdanek n'est pas connu avec exactitude.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Lublin

     

     

     


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