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    Témoignage (ghetto de Lodz)

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

    Yosel Coller

     

     

    Yosel Coller

    Lodz, Pologne

      Yosel était l'un des six enfants d'une famille juive pratiquante de Lodz, une ville industrielle à l'ouest de la Pologne. Son père était un homme d'affaires. A l'âge de six ans, Yosel commença à fréquenter une école juive. Ses deux soeurs aînées fréquentaient l'école publique le matin et l'école juive l'aprés-midi. Yosel passait presque tout son temps libre à jouer au football avec ses frères.

     

    1933-1939 :

      "Nous vivions dans une demeure modeste au nord de Lodz. J'allais à l'école juive et j'y avais de nombreux amis. Le 1er septembre 1939, l'Allemagne attaqua la Pologne. Sept jours plus tard, je jouais au football dans la cour quand j'entendis des soldats allemands arpenter les rues, certains à cheval. Plus tard, j'entendis un seul coup de feu. Les allemands occupèrent Lodz et l'annexèrent au Reich le 9 novembre 1939."

     

    1940-1944 :

      "Ma soeur et moi avions fait la queue toute la nuit devant la boulangerie pour avoir du pain quand, au matin, on nous en sortit à coup de pied parce qu'un polonais nous avait reconnus et avait crié "juifs !". Sur notre chemin vers une autre boulangerie, nous vîmes trois juifs pendus dans la rue. Nous courûmes chez nous. A la fin de l'année 1943, je fus déporté du ghetto vers le camp de travail de Fuerstengrube en Pologne. Je travaillais dans les mines, je ramassais le charbon pour le mettre dans le wagon. Je travaillais bien parce que j'étais petit et que je pouvais m'engager dans les petits tunnels. Je ne mangeais que du pain le matin et une soupe le soir."

     

      En janvier 1945, Yosel fit partie des nombreux prisonniers contraints de marcher vers le nord de l'Allemagne. Libéré par les anglais le 5 mai, il émmigra en Amérique en 1947.

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

     

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

    Paula Garfinkel

     

    Paula Garfinkel

    Lodz, Pologne

      Paula était l'un des quatre enfants nés dans une famille juive pratiquante qui vivait à Lodz. Enfant, Paula fréquentait les écoles publiques et suivait un enseignement juif chez elle, trois fois par semaine. Son père possédait un magasin de meubles.

     

    1933-1939 :

      "Mes frères, mes soeurs et moi passions beaucoup de temps au foyers de notre groupe sioniste, Gordonia. Notre groupe croyait en des valeurs humanistes, à l'indépendance professionnelle juive et à la construction d'un foyer juif en Palestine. J'aimais le travail manuel et je tricotais, crochetait et brodais beaucoup. En septembre 1939, alors que j'étais au collège, j'ai dus interrompre mes études car l'Allemagne venait d'envahir la Pologne et s'était emparée de Lodz le 8 septembre."

     

    1940-1944 :

      "Au début de l'année 1940, notre famille fut relogée de force dans le ghetto de Lodz où l'on nous attribua une pièce pour nous six. La nourriture était le problème majeur. Dans l'usine de confection où je travaillais, j'avais au moins une soupe au déjeuner. Mais nous avions désespérément besoin de trouver davantage de nourriture pour mon plus jeune frère qui était malade et souffrait d'une hémorragie interne. De la fenêtre de l'usine, j'aperçus un champ de pommes de terre. Je savais que si l'on me prenait, je serais abattue. Mais, une nuit, je suis sortie quand même dans le champ et j'ai rampé, détérré autant de pommes de terre que j'ai pu, puis je suis rentrée en courant."

     

      En 1944, Paula fut déportée à Brême, en Allemagne, dans le cadre du service du travail obligatoire. Elle fut libérée du camp de Bergen-Belsen en 1945. Aprés la guerre, elle émmigra aux Etats-Unis.

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

    Shlomo Reich

     

    Shlomo Reich

    Lodz, Pologne

      Shlomo était l'un des sept enfants de la famille Reich nés à Lodz. Les Reich étaient une famille juive pratiquante et le père de Shlomo, hassidique, portait des papillotes et le chapeau de fourrure traditionnels. Chaque jour, aprés s'être rendu à l'école publique, Shlomo fréquentait l'Ostrovtze Yeshiva, une académie rabbinique où il étudiait les textes juifs sacrés. Le père de Shlomo possédait une fabrique de lacets.

     

    1933-1939 :

      "Les allemands envahirent Lodz en septembre 1939 et commençèrent à instaurer des mesures anti-juive. Les juifs ne pouvaient plus utiliser les transports en commun, ni quitter la ville sans autorisation spéciale, ni même posséder de voiture ou de radio. Parfois, les appartements des juifs étaient confisqués."

     

    1940-1944 :

      Au début de l'hivers 1940, les allemands établirent un ghetto à Lodz et les juifs de la ville y furent rassemblés. La famille Reich fut elle aussi installée dans le ghetto. Ils vivaient dans une toute petite pièce. Shlomo trouva du travail dans une usine de confection où il recevait une soupe pour le déjeuner. Aprés quatre ans passés dans le ghetto, Shlomo fut conduit à la fin de l'été 1944 aux travaux forcés dans le camp de concentration de Dachau en Allemagne.

     

      Shlomo fut libéré au printemps 1945. Aprés la guerre, il apprit que quatre de ses six frères et soeurs avaient eux aussi survécu. Il émmigra aux Etats-Unis en 1946.

     

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Lodz)

     

     


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  • Ghetto de Lodz

     

     

     

    Ghetto de Lodz

    Le ghetto de Lodz,

    1940-1944

     

     

      La ville de Lodz se trouve à 120 kilomètres au sud-ouest de Varsovie, en Pologne. Les juifs de Lodz formaient la deuxième communauté en nombre dans la Pologne d'avant-guerre, aprés celle de Varsovie. Les troupes allemandes occupèrent Lodz une semaine aprés l'invasion de la Pologne par l'Allemagne le 1er septembre 1939. La ville fut annexée à l'Allemagne et incorporée dans la province du Warthegau.     Elle fut rebaptisée Liztmannstadt, du nom du général allemand qui l'avait prise au cours de la première guerre mondiale.

    Ghetto de Lodz

    Les environs du ghetto de Lodz,

    1940

      Au début de février 1940, les allemands créèrent un ghetto dans la partie nord-est de Lodz. Plus de 150 000 juifs, soit plus d'un tiers de la population de la ville, y furent confinés dans un espace réduit.

     

      Les allemands isolèrent le ghetto du reste de la ville au moyen de fil de fer barbelés. Des unités spéciales de la police étaient chargées de surveiller le périmètre. L'ordre à l'intérieur du ghetto relevait de la responsabilité de la police juive. Le ghetto était subdivisé entre trois zones par l'intersection de deux routes. L'intersection elle-même se trouvait à l'extérieur du ghetto. Des ponts construits au-dessus de ces deux voies reliaient entre elles les trois zones du ghetto. Les tramways destinés au transport de la population non-juive traversaient le ghetto mais n'étaient pas autorisés à s'arrêter dans son enceinte.

     

      Lodz avait été le plus important centre industriel dans la Pologne d'avant-guerre, et le ghetto de Lodz devint un centre de production de premier plan sous l'occupation allemande. Dès mai 1940, les allemands ouvrirent des usines dans le ghetto et utilisèrent les juifs comme main-d'oeuvre forcée.

    Ghetto de Lodz

    Mordekhaï Haïm Rumkowski

    (aux cheveux blancs) et le dirigeant

    SS Heinrich Himmler lors

    de la première visite d'Himmler dans le

    ghetto de Lodz.

    Lodz, Pologne, 5 juin 1941

      En août 1942, on y comptait près de 100 usines. Les principales fabriquaient des produits textiles, notamment des uniformes pour l'armée allemande. Mordekhaïm Haïm Rumkowski, président du conseil juif du ghetto de Lodz, espérait éviter la destruction du ghetto en le rendant le plus productif possible. Il pensait que la main-d'oeuvre juive devenue indispensable permettrait d'éviter la déportation et le maintien du ghetto jusqu'à la fin de la guerre.

     

      Les conditions de vie à l'intérieur du ghetto étaient terribles. La quasi-totalité des habitations n'y disposaient pas d'eau courante, ni d'égouts. La dureté des conditions de travail, le surpeuplement et la dénutrition étaient la règle. L'écrasante majorité des habitants travaillaient dans les usines allemandes, ne recevant que de maigres rations alimentaires de leurs employeurs. Plus de 20% de la population mourut des suites directes de la dureté de ces conditions de vie.

    Ghetto de Lodz

    Déportations vers le ghetto de Lodz,

    Lodz, Pologne, 1941-1942

      En août 1941 et 1942, près de 40 000 juifs furent déportés dans le ghetto de Lodz : 20 000 en provenance d'Allemagne, d'Autriche, du protectorat de Bohème et de Moravie et du Luxembourg, et près de 20 000 de petites villes du Warthegau. Environ 5 000 tsiganes, originaires pour la plupart de la province du Burgenland, furent également déportés dans le ghetto, où ils furent confinés dans un bloc de bâtiments séparés des autres.

     

      En janvier 1942, les autorités allemandes commençèrent à déporter les juifs du ghetto de Lodz vers le camp d'extermination de Chelmno. En septembre 1942, 70 000 juifs et 5 000 tsiganes y avaient été déportés. Dans ce camp, une unité spéciale des SS était chargée de tuer les arrivants.  Avant leur déportation, les juifs étaient regroupés dans des lieux de rassemblement à l'intérieur du ghetto.

     

      Au début, les allemands demandaient au conseil juif d'établir des listes de déportés. Comme cette méthode ne permettait pas d'atteindre les quotas escomptés, les allemands eurent bientôt recours aux rafles, pendant lesquelles des centaines de juifs, des enfants, des personnes âgées et des malades, étaient éxécutées.

     

      Entre septembre 1942 et mai 1944, il n'y eut pas de déportation importantes de juifs de Lodz. Le ghetto ressemblait à un camp de travail. Au printemps 1944, les nazis décidèrent de détruire le dernier ghetto encore existant en Pologne, avec une population d'environ 75 000 juifs en mai 1944. En juin et en juillet 1944, les déportations reprirent au départ de Lodz, et environ 3 000 juifs furent déportés à Chelmno. Les allemands faisaient croire aux habitants du ghetto qu'ils allaient être transférés dans des camps de travail en Allemagne. Les 60 000 juifs survivants furent déportés vers les camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau en août 1944.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Lodz

     


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  • Témoignage (ghetto de Varsovie)

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

    Welwel Rzondzinski

     

    Welwel Rzondzinski

    Kaluszyn, Pologne

      Welwel était l'un des six enfants d'une famille juive vivant dans la ville majoritairement juive de Kaluszyn, situé à une quarantaine de kilomètres à l'Est de Varsovie. Ses parents étaient pratiquants et parlaient le Yiddish à la maison. Le père de Welwel était comptable chez un grand propriétaire terrien.

      Aprés la mort du père de Welwel, sa mère tint un kiosque à journaux à Kaluszyn. Welwel se maria lorsqu'il eut une vingtaine d'année et partit s'installer avec sa femme Henia, à Varsovie.

     

    1933-1939 :

      "Lorsque la guerre a éclaté il y a trois mois, de nombreux juifs ont quittés Varsovie dans un exode de masse vers l'Est. C'étaient principalement des hommes jeunes ou d'âge moyen qui craignaient que les allemands ne le envoient au travail forcé. J'étais terrifié moi aussi mais je ne pouvais pas abandonner Henia et nos deux enfants, Miriam et Fiszel. A présent, les allemands sont entrés dans la ville et ils arrêtent des juifs dans les rues pour les constituer en équipes de travail. J'essaie de sortir le moins possible."

     

    1940-1943 :

      "Le ghetto juif, situé au coeur du quartier juif, a été bouclé il y a quelques semaines. Notre maison de la rue Gesia se trouve dans le ghetto, comme mon épicerie, rue Nowolpki. On ne peut introduire dans le ghetto que de faibles quantités de nourriture, aussi mes stocks ont-ils diminués. La plupart de mes clients achètent les articles de bases auxquels nous avons droit avec notre misérable ration de pain, de pomme de terre et de succédané de graisse. Ceux d'entre nous qui ont les moyens complètent leur régime avec des choses achetées au marché noir."

     

      Welwel et sa famille ne survécurent pas à la guerre. On dit qu'ils furent déportés au camp d'extermination de Treblinka pendant l'été 1942 ou au début de l'année 1943.

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

     

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

    Fela Perznianko

     

    Fela Perznianko

    Zakroczym, Pologne

      Fela était l'aînée des deux enfants d'une famille juive vivant à   Zakroczym, une ville située sur la vistule, près de Varsovie. Son père était un avocat respecté. Jusqu'à son mariage avec Moshe Galek, à presque trente ans, Fela travailla comme modiste à Varsovie. Elle s'installa ensuite dans la ville voisine de Sochocin où son mari possédait une fabrique de bouton de nacre. Fela et Moshe eurent quatre filles.

     

    1933-1939 :

      En 1936, les Galek partirent pour Varsovie, attirés par la vie culturelle de cette ville. Lorsque l'Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939, Moshe proposa une fuite vers la Palestine. Bien que Fela fut une sioniste convaincue, elle repoussa cette idée, hésitant à commencer une nouvelle vie ailleurs. Varsovie tomba aux mains des allemands le 28 septembre 1939.

      En décembre, Fela et sa famille portaient déjà les brassards les désignant comme juifs.

     

    1940-1943 :

      Les Galek furent conduit de force dans le ghetto de Varsovie en novembre 1940. La famille vivait dans une maison avec plusieurs autres familles. "La nourriture était rare et les jours défilaient alors que nous restions cloîtrés dans la maison." 

     

      La famille survécue aux déportations massives de 1942, mais fut prise dans l'une des rafles finales d'avril 1943, juste avant la destruction du ghetto. Au cours de la rafle, Fela et Moshe furent séparés de leurs enfants et alignés avec d'autres adultes pour être sommairement exécutés.

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

    Ethel Stern

     

    Ethel Stern

    Varsovie, Pologne

      Ethel naquit au sein d'une famille juive de Varsovie. Lorsqu'elle eut neuf ans, sa famille s'installa dans la ville de Mogielnica située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Varsovie. Le père d'Ethel passait beaucoup de temps à étudier les textes religieux. Son épouse tenait la boutique de spiritueux familiale. Ethel fréquentait l'école publique pendant la journée et suivait des études religieuses le soir.

     

    1933-1939 :

      Ethel avait toujours voulu devenir professeur. A quartorze ans, aprés avoir fréquenté une école religieuse à Lodz, elle commenca à enseigner dans la ville de Kalisz, où vivait son frère. Avec l'autorisation du Rabbin et du père d'Ethel, un marieur lui présenta Zalman Brokman. En mars 1939, ils se marièrent. Lorsque la guerre commença en septembre, Ethel repartit pour Mogielnica, enceinte de six mois.

     

    1940-1944 :

      Ethel donna naissance à un petit garçon en janvier 1940, à Varsovie. En novembre, les juifs de Varsovie furent confinés dans un ghetto. Le mari d'Ethel échangeait des morceaux d'or contre de la nourriture et des objets. Lorsque les déportations de masse commençèrent à la fin de l'année 1942, tous ceux qui possédaient des machines à coudres furent autorisés à s'installer dans une usine pour fabriquer des vêtements militaires. Le mari d'Ethel donne deux machine à coudre. Ethel travailla à l'usine jusqu'à sa fermeture en 1943. En mai 1943, les ouvriers de l'usine de confection furent déportés vers le camp de travail de Trawniki près de Lublin. On n'eut plus jamais de nouvelles d'Ethel.

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

    Abraham Lewent

     

    Abraham Lewent

    Varsovie, Pologne

      Abraham est né dans une famille juive de Varsovie, en Pologne. Son grand-père possédait une usine de confection et une boutique que son père dirigeait. La famille d'Abrahm vivait dans le quartier juif de Varsovie et il fréquentait l'école juive. La communauté juive de Varsovie était la plus grande d'Europe et constituait près d'un tiers de la population de la ville.

     

    1933-1939 :

      "Aprés le début des bombardements sur Varsovie, le 8 septembre 1939, ma famille avait peu à manger. Les magasins n'étaient plus que décombres, nous n'avions ni eau, ni chauffage. La chasse à la nourriture commençait et, échappant aux bombes allemandes, je parvins à dérober sept bocaux de pickles dans une fabrique voisine. Pendant plusieurs semaines, ma famille vécue de pickles et de riz. A cause du manque d'eau, les incendies qu'avaient provoqués les bombardements se propageaient. Le soulagement arriva lorsque la capitale se rendit."

     

    1940-1944 :

      "En avril 1943, j'étais dans le ghetto de Varsovie, dans la zone de travail forcé délimitée par un mur. Pendant l'insurrection du ghetto, nous pouvions apercevoir les flammes, de l'autre, je voyais les polonais du quartier non-juif de Varsovie préparer les fêtes de Pâques. Lorsque les nazis rasèrent le ghetto aprés le soulèvement, mon père et moi fûmes de ceux qui partirent en déportation. Les polonais se tenaient sur le trottoir, ne quittant pas des yeux les valises que nous portions, et disaient :"Tu pars vers la mort. Laisse-nous ta valise."

     

      Abraham fut déporté à Maïdanek puis dans sept autres camps nazis, dont Buchenwald. Il fut libéré pendant son transfert vers le camp de Dachau, le 30 avril 1945.

     

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Varsovie)

     


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  • Ghetto de Varsovie

     

     

     

     

    Ghetto de Varsovie

    Le ghetto de Varsovie, 1940

     

      La ville de Varsovie s'étend des deux côtés de la vistule.

      Devenue la capitale du nouvel état polonais en 1919, la ville était, avant la seconde guerre mondiale, un important centre de la vie et de la culture juives. Il y avait avant la guerre plus de 350 000 juifs qui constituaient environ 25% de la population de la ville. C'était la plus importante communauté juive de Pologne mais aussi d'Europe. Elle n'était devancée, au niveau mondial, que par celle de New-York.

    Ghetto de Varsovie

    Les environs de Varsovie, 1940

      Lors de l'invasion allemande de la Pologne le 1er septembre 1939, Varsovie connut des attaques aériennes et des bombardements d'artillerie. Les troupes allemandes entrèrent dans la ville le 29 septembre, peu aprés sa reddition.

     

      Dès la fin de septembre 1939, les allemands exigèrent des juifs de Varsovie qu'ils portent des brassards blancs ornés d'une étoile de David bleue. Sur leurs ordres, les dirigeants de la communauté juive désignèrent des candidats pour un conseil juif (Judenrat), dont la composition devait être approuvé par les allemands. Les écoles juives furent fermées, les biens juifs confisqués et les hommes enrôlés au travail forcé. Les organisations juives d'avant-guerre, furent démentelées. Seules des organisations d'entraide restèrent autorisées.

    Ghetto de Varsovie

    Dans le ghetto de Varsovie,

    des enfants tiennent des bols de soupe.

    Varsovie, Pologne, vers 1940

      Le 12 octobre 1940, les allemands ordonnèrent par décret la création d'un ghetto dans Varsovie. Ils exigèrent que tous les résidents juifs de la ville s'installent dans la zone indiquée, que les autorités allemandes allaient séparer du reste de la ville en novembre 1940. Le ghetto fut ensuite entouré d'un mur de plus de trois mètres de haut, surmonté de fil de fer barbelés et bien gardé pour éviter toute circulation vers le reste de la ville. En tout, 500 000 juifs passèrent par le ghetto qui était horriblement surpeuplé.

     

      Les bureaux du conseil juif étaient situés rue Grzybowska, dans le sud du ghetto. Les organisations juives tentaient de répondre aux besoins des habitants qui luttaient constamment pour survivre. Parmi les organisations d'entraide, il y avait la société d'entraide juive, la fédération des associations de Pologne pour le soin aux orphelins et l'ORT (Organisation Reconstruction Travail).

    Ghetto de Varsovie

    Emmanuel Ringelblum, avant la guerre

      Emmanuel Ringelblum, historien spécialiste des juifs de Varsovie, fonda une organisation clandestine dont le but était de rassembler des documents d'archives et de rédiger un compte rendu exact de la souffrance des juifs. Cette organisation, connue sous le nom d'Oneg Shabbat ("Célébration du Shabbat", parce qu'elle se réunissait le samedi aprés-midi), furent en partie retrouvées aprés la guerre. Les archives Ringelblum constituent une source inestimable de renseignements sur la vie juive dans le ghetto et sur la politique allemande envers les juifs de Pologne.

    Ghetto de Varsovie

    Forces allemandes aux abords de Varsovie.

    En arrière plan de la photo, la ville brûle

    du fait de l'attaque militaire allemande.

    Varsovie, Pologne, septembre 1939

      Les SS et la police déportèrent les premiers juifs du ghetto de Varsovie vers le camp d'extermination de Treblinka le 22 juillet 1942. Le 6 septembre, les allemands avaient déporté et assassiné 300 000 juifs de Varsovie. Une seconde vague de déportations, en janvier 1943, toucha environ 5 000 juifs. Ce fut l'occasion de la première action de resistance armée des juifs. La troisième et dernière vague de déportation se termina au printemps de la même année, le 16 mai. 50 000 survivants furent déportés au cours des mois d'avril et de mai 1943 à Treblinka et dans des camps de travail forcé de Poniatowa et de Trawniki et à Maïdanek, aprés l'écrasement par les allemands de la révolte armée des resistants du ghetto qui avait duré un mois. Le ghetto fut entièrement détruit. Dans ses ruines, un camp de concentration fut érigé.

    Ghetto de Varsovie

    SS fouillant des juifs à la recherche d'armes.

    Varsovie, Pologne, octobre ou novembre

    1939

      Le 1er août 1944, la resistance polonaise se révolta contre les occupants allemands pour libérer Varsovie. Les forces soviétiques étaient sur la rive Est de la vistule, les allemands brisèrent l'insurrection et rasèrent le centre de la ville.

      En janvier 1945, les troupes soviétiques libérèrent une Varsovie en ruine.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Varsovie

     


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  • L'histoire

     

     

     

     

    L'histoire

    Les ghettos dans l'Europe de l'Est occupée,

    1941-1942

     

      Aprés l'invasion allemande de la Pologne, les juifs de ce pays sont contraints de vivre dans des quartiers clos, les ghettos.

      Les conditions de vie y sont nettement durent pour trois raisons.

      D'abors, les responsables de la concentration des juifs en Pologne sont, souvent, des membres de la NSDAP, et non, comme en Allemagne, des fonctionnaires sans affiliation partisane. 

      Ensuite, les juifs polonais représentent ce qu'il y a de plus méprisable dans la mythologie nazie, et sont les plus persécutés dès avant la guerre.

      Enfin, les juifs étaient beaucoup plus nombreux numériquement et proportionnellement, en Pologne (3,3 millions, dont deux millions dans la zone allemande, sur 33 millions d'habitants dans tous les pays) qu'en Allemagne. Les juifs de l'ancien Reich (frontières de 1937) sont également déportés vers les ghettos de Pologne, à partir de 1940.

    L'histoire

    Principaux ghettos en Europe occupée

      Les premiers ghettos sont édifiés dans la partie de la Pologne "incorporée" au Reich, pendant l'hivers 1939-1940, puis dans le gouvernement général, partie de la Pologne administrée par Hans Frank. Le plus ancien est le ghetto de Lodz, le plus grand, celui de Varsovie. La ghettoïsation est achevée pour l'essentiel au cours de l'année 1941, et complètement terminée en 1942.

     

      A l'intérieur du même ghetto, les mouvements juifs sont limités : ils doivent rester chez eux de 19h à 7h., la surveillance est assurée par la police régulière et la surveillance intérieure par la police de sûreté (gestapo et kripo), elle-même renforcée par la police régulière, à la demande de cette dernière.

    L'histoire

    Un enfant épuisé mange dans les rues

    du ghetto de Varsovie.

    Varsovie, Pologne, entre 1940-1943

      Dès le 26 octobre 1939, le principe du travail forcé pour les juifs de Pologne est adopté. Les juifs sont décimés par la malnutrition, les épidémies - notamment du typhus, de tuberculose, de grippe -, et la fatigue consécutive au travail que leur impose les autorités allemandes.

     

      Par exemple, le ghetto de Lodz, qui compte 200 000 habitants à l'origine, compte plus de 45 000 morts jusqu'en août 1944. Au cours de l'année 1943, sur l'ordre d'Himmler, les ghettos sont progressivement réorganisés en camps de concentration. Ce ne sont plus les administrations civiles qui s'en occupent mais les SS.

    L'histoire

    La pauvreté dans le ghetto,

    les habitants attendent la soupe

    dans une cuisine populaire.

    Ghetto de Lodz, Pologne, entre 1940 et 1944

      En Ostland, les tueries continuent jusqu'à la disparition quasi-totale de juifs. A partir de décembre 1941, les survivants des ghettos sont déportés vers les centres de mise à mort. Les premiers sont les juifs du Warthegau, envoyés à Chelmno. En mars 1942, ceux de Lublin sont envoyés à Belzec. A partir de juillet, le ghetto de Varsovie commence à être vidé.

     

      Le terme de "ghetto" tire son origine du nom du quartier juif de Venise, créé en 1516. Pendant la seconde guerre mondiale, les ghettos étaient des quartiers juifs isolés du rest du tissus urbains par des barbelés ou un mur, dans lesquels les allemands forcèrent la population juve à vivre dans des conditions misérables. Les nazis créèrent plus de 400 ghettos.

     

      La plupart des ghettos (situés uniquement en Europe orientale sous occupation allemande) étaient fermés par des murs, des clôtures de fil de fer barbelé ou des portes. Les ghettos étaient surpeuplés et insalubres.

     

      La faim, les pénuries chroniques, la rigueur hivernale et l'absence de service urbains furent la cause d'épidémies à répétition et d'un taux de mortalité élevé.

     

    Les principaux ghettos sont :

      Varsovie, Lodz, Cracovie, Bialystok, Lvov, Lublin, Vilno, Kovno, Czestochowa et Minsk.

     

      Dans certains ghettos, les membres de la resistance juive organisèrent des soulèvement armés. Le plus important fut le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943. Il y eut aussi des révoltes à Vilno, Bialystok, Czestochowa, et dans plusieurs autres ghettos plus petits. En août 1944, les nazis achevèrent la destruction du dernier grand ghetto, celui de Lodz.

     

      En Hongrie, l'enfermement dans les ghettos ne commença qu'au printemps 1944, aprés l'invasion et l'occupation du pays par les allemands. En moins de trois mois, la police hongroise, en coordination avec les allemands, déporta près de 440 000 juifs.

     

      La plupart d'entre eux furent envoyé à Auschwitz-Birkenau. A Budapest, les juifs furent confinés dans des maisons identifiées (les maisons dites étoiles de David). En novembre, aprés un coup d'état soutenu par l'Allemagne, le parti hongrois des Croix Fléchées créa un ghetto à Budapest. Environ 63 000 juifs y furent confinés dans une zone de 160 mètres carrés. Les 25 000 juifs qui s'étaient vu accorder des passeports de protection (au nom du pays neutre) furent placés dans un "ghetto international", dans un autre quartier de la ville. L'armée rouge libéra Budapest en janvier 1945, mettant ainsi fin à la ghettoïsation des juifs hongrois survivants.

     

     

     

     

     

    L'histoire

     

     

     

     


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