• Camp de Treblinka

     

     

     

    Camp de Treblinka

    Plan du camp de Treblinka,

    printemps, 1943

     

      Les responsables de l'Opération Reinhardt (appelée également Aktion Reinhardt) choisirent le site du centre d'extermination de Treblinka dans une zone peu peuplée près des villages de Treblinka et de Malkinia.

      Malkinia se trouve le long de la voie ferrée principale Varsovie-Bialystok, à 80 kilomètres environ au nord de Varsovie et dépendant de l'administration générale (partie de la Pologne occupée par les allemands non annexée à l'Allemagne nazie, rattachée administrativement à la Prusse orientale allemande, ou intégrée à l'Union Soviétique occupée par les allemands).

    Camp de Treblinka

    Les environs de Treblinka,

    printemps, 1943

      En novembre 1941, sous les auspices du responsable des SS et de la police du district de Varsovie dépendant de l'administration générale, les responsables SS et ceux de la police créèrent un camp de travail pour les juifs, appelé Treblinka, puis Treblinka 1. Le camp fit également office de camp de formation au travail pour les polonais non juifs qui avaient violés, aux yeux des allemands, les règles de travail. Les polonais et les juifs détenus dans des unités séparés du camp de travail, furent affectés au travail forcé. La majorité d'entre eux travaillèrent dans une gravière proche.

    Camp de Treblinka

    Photo prise lors de la déportation

    des juifs vers le camp de Treblinka.

    Lom, Bulgarie, mars 1943

      En juillet 1942, les responsables de l'opération Reinhardt terminèrent la construction du centre d'extermination Treblinka, il est situé environ 1,5 kilomètre du camp de travail. Lorsque Treblinka 2 entra en service, deux autres camps de l'opération Reinhardt, Belzec et Sobibor, fonctionnaient déjà.

     

      Le centre d'extermination de Treblinka 2 se trouvait près du village polonais de Wolka Okraglik, le long de la ligne de chemin de fer Malkinia-Siedlee. Les allemands  construisirent un tronçon ferroviaire entre le camp de travail de Treblinka 1 et le centre d'extermination Treblinka 2, et qui aboutissait également à la gare de Malkinia. Le centre d'extermination se trouvait sur un site très boisé et dissimulé.

     

      Le camp avait la forme d'un trapèze de 395 mètres sur 600 mètres environ. Des branchages entrelacés dans la clôture de fil de fer barbelés et des arbres autour du site permettaient de le camoufler et d'empêcher de le voir. Des miradors de 8 mètres de hauteurs environ étaient placés le long de la clôture et aux 4 coins du camp.

     

      Le camp était divisé en trois parties : la zone de réception, la zone de vie et la zone d'extermination. Dans la zone de vie, se trouvait les logements du personnel allemand et ceux des gardes, ainsi que les burreaux, une clinique, des magasins et des ateliers. Dans une section, se trouvait les baraquements des prisonniers juifs, sélectionnés parmi les nouveaux arrivants pour fournir la main-d'oeuvre nécéssaire à la fonction du camp : l'extermination massive.

     

      La direction du centre d'extermination de Treblinka 2 était constitué d'un petit nombre de responsable SS et de la police allemande (entre 25 et 35) et d'une unité de police auxiliaire constituée de 90 à 150 hommes qui étaient tous d'anciens prisonniers de guerre soviétique de différentes nationalités ou des civils ukrainiens ou polonais sélectionés ou recrutés à cet effet. Tous les membres de l'unité des gardes furent formés sur un site spécial des SS et de la police à Lublin, le camp de formation de Trawniki.

     

      Les commandants du centre d'extermination de Treblinka 2 furent le second lieutenant SS Dr Irmfried Eberl, de juillet à août 1942, le capitaine SS Franz Stangl, d'août 1942 à août 1943, et le second lieutenant SS Kurt Franz, d'août à novembre 1943.

    Camp de Treblinka

    Franz Stangl, commandant du camp

    d'extermination de Treblinka.

    Treblinka, Pologne, date incertaine

      Le camp de travail forcé de Treblinka 1 était dirigé par les SS et par des membres de la police allemande (entre 15 et 25 personnes) et d'environ 90 gardes de la police auxiliaire formés dans le camp de formation de Trawniki. Le camp fut commandé par le capitaine SS Theodor Van Eupen de 1941 à 1944. Contrairement au camp de Treblinka 2, dont le commandant dépendait des responsables de l'opération Reinhardt, le commandant de Treblinka 1 était directement rattaché au responsable des SS et de la police de Varsovie.

     

      Les trains de 50 ou 60 wagons, destinés au centre d'exterminatiion, s'arrêtaient d'abord à la gare de Malkinia. 20 wagons étaient détachés à la fois et emmenés dans le centre d'extermination. Les gardes ordonnaient aux victimes de descendre dans la zone de réception où se trouvait la voie de garage et le quai. Les responsables SS et de la police allemande indiquaient aux déportés qu'ils étaient arrivés dans un camp de transit où ils devaient remettre tous leurs objets de valeur. La zone de réception disposait également d'un "carré de déportation" clôturé comportant deux baraquements dans lesquels les déportés (les hommes étaient séparés des femmes et des enfants) devaient se déshabiller. Elle était dotée également de vastes salles de stockage dans lesquelles les victimes devaient remettre leurs objets personnels à l'arrivée, ceux-ci étaient ensuite triés avant d'être envoyés en Allemagne via Lublin.

     

      Un chemin clôturé et camouflé, appelé le "tube", situé dans la zone d'extermination, menait de la zone de réception aux chambres à gaz. Les victimes étaient forcée de se mettre nues dans le chemin d'accès aux chambres à gaz que les nazis appelaient "douches" pour les tromper. Une fois les portes des chambres à gaz fermées, un moteur installés à l'intérieur du bâtiment, diffusait du monoxyde de carbone dans les chambres à gaz, tuant tous ceux qui s'y trouvaient. Les membres du Sonderkommando (détachement spécial), un groupe de prisonniers juifs temporairement épargnés, travaillaient de force dans la zone d'extermination. Ils retiraient les corqs des chambres à gaz et les enterraient dans des fosses communes. A la fin de 1942 et de 1943, les travailleurs forcés juifs durent exhumer les corqs et les brûler dans d'immenses tranchées, dans des "fours" de fortune fabriqués à partir de rails de cheminde fer.

     

      Les déportés vers Treblinka provenaient essentiellement des ghettos des districts de Varsovie et de Radom qui dépendaient de l'administration générale. Entre la fin juillet et septembre 1942, les allemands déportèrent près de 265 000 juifs du ghetto de Varsovie vers Treblinka. Entre août et novembre 1942, les SS et la police allemande déportèrent environ 346 000 juifs du district de Radom vers Treblinka 2. D'octobre 1942 à février1943, les allemands déportèrent plus de 110 000 juifs du district de Bialystok vers Treblinka 2. 33 300 juifs du district de Lublin furent également déportés vers Treblinka.

    Camp de Treblinka

    Joseph Levi,

    pharmacien et chef de la communauté

    juive de Komotini,

    portant l'étoile jaune obligatoire.

    Les autorités d'occupations bulgares

    le déportèrent ultérieurement à Treblinka.

    Komotini, Grèce, 1942

      Les SS et la police allemande déportèrent vers Treblinka les juifs des zones de Grèce (Thrace) et de Yougoslavie (Macédoine) occupée par la Bulgarie. Ils déportèrent également quelque 8 000 juifs de Theresienstadt en Bohème vers Treblinka 2. D'autres petits groupes de juifs dont on ignore le nombre, provenant d'Allemagne, d'Autriche, de France et de Slovaquie furent déportés vers Treblinka 2 via divers lieux de transit dépendant de l'administration générale, où ils furent tués. Un certains nombre de Roms (tsiganes) et de polonais furent également tués à Treblinka 2.

     

      Les déportations vers Treblinka se poursuivirent jusqu'en mai 1943. Quelques convois isolés arrivèrent aprés cette date. Au début de l'automne 1942, les responsables des camps, sous les ordres de Lublin, commençèrent à exhumer les corqs des fosses communes pour les brûler de façon à effacer toute trace des exterminations massives. Les prisonniers juifs furent chargés de cette besogne macabre. Ce "Travail" se poursuit jusqu'à la fin de juillet 1943.

     

      Les juifs créèrent un groupe de résistance à Treblinka au début de l'année 1943. Alors que les opérations dans le camp approchaient de la fin, les prisonniers craignaient d'être tués et que le camp fût demantelé. A la fin du printemps et de l'été 1943, les responsables de la résistance lancèrent la révolte. Le 12 août 1943, les prisonniers s'emparèrent discrêtement d'armes dans l'armurie du camp, mais furent découverts avant même de pouvoir prendre le contrôle du camp. Des centaines de prisonniers se précipitèrent vers la porte principale pour tenter de fuir. Nombreux furent mitraillés. Plus de 300 parviennent à s'échapper, mais deux tiers d'entre eux furent repris et fusillés par les SS et la police allemande et les unités militaires. Sur l'ordre de Lublin, les SS et la police allemande ordonnèrent aux prisonniers survivants de démanter le camp sous leur supervision. Une fois le camp demantelé, les SS et la police allemande fusillèrent les survivants.

     

      Les allemands ordonnèrent le demantèlement de Treblinka 2 à l'automne 1943. De juillet 1942 à novembre 1943, les allemands tuèrent entre 870 000 et 925 000 juifs dans le camp. Treblinka 1, le camp de travail forcé, continua de fonctionner jusqu'à la fin de juillet 1944. Pendant le fonctionnement du centre d'extermination des juifs furent sélectionnés parmi les nouveaux arrivants juifs et transférés vers Treblinka 1. Les juifs jugés trop faibles pour travailler à Treblinka 1 étaient régulièrement envoyés à Treblinka 2 et tués. A la fin du mois de juillet 1944, alors que les troupes soviétiques approchaient de la zone, les responsables du camp et les gardes formés à Trawniki fusillèrent les prisonniers juifs restants (entre 300 et 700) et se hâtèrent de démanteler le camp et de l'évacuer. Les troupes soviétiques envahirent le camp de travail et le centre d'extermination au cours de la dernière semaine du mois de juillet 1944.

     

     

     

     

     

    Camp de Treblinka

     


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  • Histoire des camps d'extermination

     

     

     

    Histoire des camps d'extermination

    Les camps d'extermination en Pologne.

    1942

     

      Les camps d'extermination nazis furent construit dans l'unique but de perpétrer des meurtres de masse. A l'inverse des camps de concentration, qui faisaient surtout office de centre de détention et de travail, les camps d'extermination étaient presque uniquement des "usines de mort." Plus de trois millions de juifs furent exterminés dans les camps d'extermination, soit gazés, soit abattus.

     

      Le premier camp d'extermination fut celui de Chelmno, qui ouvrit dans le Warthegau (la partie de la Pologne annexée à l'Allemagne). En décembre 1941. Là, des juifs, mais des tsiganes, furent assassinés dans des camions à gaz mobiles. En 1942, dans le gouvernement général de Pologne, les nazis ouvrirent les camps de Belzec, Sobibor et Treblinka (dans le cadre de l'action Reinhardt) pour assassiner systématiquement les juifs de Pologne. En octobre 1943, plus d'1,7 millions de juifs avaient été gazés (dans des chambres à gaz fonctionnant au monoxyde de carbone) dans les camps de l'action Reinhardt. Il y eut environ 120 survivants.

     

      La plupart des autres déportés qui arrivaient dans les camps étaient immédiatement envoyés dans les chambres à gaz (à l'exception d'un petit nombre d'entre eux qui étaient choisis pour constituer des équipes de travail spéciales connues sous le nom de Sonder Kommandos). Le plus grand camp d'extermination fut celui d'Auschwitz-Birkenau, où au printemps 1943, fonctionnaient quatre chambres à gaz (qui utilisaient le gaz Zyklon B).

    Histoire des camps d'extermination

    Pastilles de Zyklon B, trouvées

    à la libération du camp de Maïdanek.

    Pologne, l'aprés juillet 1944

      A l'apogée des déportations, on gaza jusqu'à 8 000 juifs par jours à Auschwitz-Birkenau. En novembre 1944, plus d'un million de juifs et des dizaines de milliers de tsiganes, de polonais et de prisonniers de guerre soviétiques y avaient été gazés.

     

      Un autre camp situé en Pologne, celui de Maïdanek, à l'origine camp de prisonniers de guerre puis camp de concentration, fut également un site d'éxécutions massives. Environ 170 000 prisonniers furent tués à Maïdanek, il s'agit presque exclusivement de juifs, de civils, de soldats soviétiques et de civils polonais.

     

      La documentation disponible, ne permet pas de déterminer exactement le nombre de personnes exterminées dans les chambres à gaz ou par d'autres moyens (abattues, pendues ou battues à mort). Les derniers des 18 000 prisonniers juifs du camp furent abattus dans des fosses le 3 novembre 1943,  lors de l'Action Erntefest (opération "Fête de la moisson"), tandis que de puissants haut-parleurs diffusaient de la musique pour couvrir les bruits et les cris.

     

      Les SS considéraient les camps d'extermination comme un secret d'état. Pour faire disparaître les traces de gazages, des unités spéciales de prisonniers (les Sonder Kommandos) étaient obligés d'enlever les corqs des chambres à gaz et de les incinerer. Les SS firent ensuite disparaître les traces de leurs crimes.

     

     

     

     

     

    Histoire des camps d'extermination

     

     

     


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  • Histoire

     

     

     

    Histoire

    Photo d'avant-guerre de trois enfants

    juifs avec leur baby-sister.

    Deux des enfants moururent en 1942.

    Varsovie, Pologne, 1925-1926

     

      Aprés l'invasion allemande de la Pologne, les juifs de ce pays sont contraints de vivre dans des quartiers clos, les ghettos. Les conditions de vie y sont nettement dures pour trois raisons.

      D'abord, les responsables de la concentration des juifs en Pologne sont souvent, des membres de la NSDAP, et non, comme en Allemagne, des fonctionnaires sans affiliation partisane.

      Ensuite, les juifs polonais représentent ce qu'il y a de plus méprisable dans la mythologie nazie, et sont les plus persécutés dès avant la guerre. 

      Enfin, les juifs étaient beaucoup plus nombreux numériquement et proportionnellement en Pologne (3,3 millions dont deux millions dans la zone allemande, sur 33 millions d'habitants dans tous le pays) qu'en Allemagne. Les juifs de l'ancien reich (frontières de 1937) sont également déportés vers les ghettos de Pologne, à partir de 1940.

    Histoire

    Famille juive dans le ghetto de 

    Piotrkow Trybunlski.

    Tous ceux qui sont sur la photo

    ont peri durant la Shoah.

    Pologne, 1940

      Les premiers ghettos sont édifiés dans la partie de la Pologne "incorporée" au reich, pendant l'hivers 1939-1940, puis dans le gouvernement général, partie de la Pologne administrée par Hans Frank. Le plus ancien est le ghetto de Lodz, le plus grand, celui de Varsovie. La ghettoïsation est achevée pour l'essentiel au cours de l'année 1941, et complètement terminée en 1942.

    Histoire

    Deux jeunes cousines peu

    avant leur sortie clandestine du ghetto

    de Kovno.

    Une famille lituanienne cacha les enfants,

    et les deux filles survécurent à la guerre.

    Kovno, Lituanie, août 1943

      A l'intérieur du même ghetto, les mouvements juifs sont limités : ils doivent rester chez eux de 19h à 7h. La surveillance est assurée par la police régulière et la surveillance intérieure par la police de sûreté (gestapo et kripo), elle-même renforcée par la police régulière, à la demande de cette dernière.

     

      Dès le 26 octobre 1939, le principe du travail forcé pour les juifs de Pologne est adopté. Les juifs sont décimés par la malnutrition, les épidémies - notamment de typhus, de tuberculose, de grippe -, et la fatigue consécutive au travail que leur impose les autorités allemandes. Par exemple, le ghetto de Lodz, qui compte 200 000 habitants à l'origine, compte plus de 45 000 morts jusqu'en août 1944.

    Histoire

    Un frère et ses soeurs, 

    membres d'une famille juive, l'une des soeurs

    représentées ici, ainsi que d'autres membres

    de la famille ne survécurent pas

    à la Shoah. 

    Nove Zamsky, Tchécoslovaquie, mai 1944

      Au cours de l'année 1943, sur l'ordre d'Himmler, les ghettos sont progressivement réorganisés en camps de concentration. Ce ne sont plus les administrations civiles qui s'en occupent mais les SS.

     

      En Ostland, les tueries continuent jusqu'à la disparition quasi-totale de juifs. A partir de décembre 1941, les survivants des ghettos sont déportés vers les centres de mise à mort. Les premiers sont les juifs du Wartheland, envoyés à Chelmno. En mars 1942, ceux de Lublin sont envoyés à Belzec. A partir de juillet, le ghetto de Varsovie commence à être vidé.

    Histoire

    Portrait des membres d'une famille juive

    hongroise. Ils furent déportés et tués

    à Auschwitz peu aprés que

    cette photo a été prise.

    Kapuvar, Hongrie, le 8 juin 1944

      Le terme "ghetto" tire son origine du nom du quartier juif de Venise, crée en 1516. Pendant la seconde guerre mondiale, les ghettos étaient des quartiers juifs isolés du reste du tissus urbain par des barbelés ou un mur, dans lesquels les allemands forcèrent la population juive à vivre dans des conditions misérables. Les nazis créèrent plus de 400 ghettos.

     

      La plupart des ghettos (situés uniquement en Europe orientale sous occupation allemande) étaient fermés par des murs, des clôtures de fil de fer barbelé ou des portes. Les ghettos étaient surpeuplés et insalubres.

     

      La faim, les pénuries chroniques, la rigueur hivernale et l'absence de service urbains furent la cause d'épidémies à répétition et d'un taux de mortalité élevé.

     

    Les principaux ghettos sont :

      Varsovie, Lodz, Cracovie, Bialystok, Lvov, Lublin, Vilno, Kovno,  Czestochowa et Minsk.

      Dans certains ghettos, les membres de la résistance juive organisèrent des soulèvements armés. Le plus important fut le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943. Il y eut aussi des révoltes à Vilno, Bialystok, Czestochowa, et dans plusieurs autres ghettos plus petits. En août 1944, les nazis achevèrent la destructions du dernier grand ghetto, celui de Lodz.

     

      En hongrie, l'enfermement dans les ghettos ne commença qu'au printemps 1944, aprés l'invasion et l'occupation du pays par les allemands. En moins de trois mois, la police hongroise, en coordination avec les allemands, déporta près de 440 000 juifs. La plupart d'entre eux furent envoyé à Auschwitz-Birkenau. 

     

      A Budapest, les juifs furent confinés dans des maisons identifiées (les maisons dites étoile de David). En novembre, aprés un coup d'Etat soutenu par l'Allemagne, le parti hongrois des Croix-Fléchées créa un ghetto à Budapest. Environ 6 300 juifs y furent confinés dans une zone de 160 mètres carrés. Les 25 000 juifs qui s'étaient vu accordés des passeports de protection (au nom du pays neutre) furent placés dans un "ghetto international", dans un autre quartier de la ville. L'armée rouge libéra Budapest en janvier 1945, mettant ainsi fin à la ghettoïsation des juifs hongrois survivants.

     

     

     

     

     

     

    Histoire

     

     

     

     


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  • Témoignage (ghetto de Minsk)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

    Berta Rivkina

     

    Berta Rivkina

    Minsk, Biélorussie

      Berta était la benjamine des trois filles d'une famille juive de Minsk, la capitale de la Biélorussie. Avant la seconde guerre mondiale, plus d'un tiers de la ville était composé de juifs. Le père de Berta, comme plusieurs membres de sa famille, travaillaient dans une fabrique de meuble étatisé.

     

    1933-1939 :

      "Nous vivions dans la rue Novomesnitskaya au centre de Minsk, à quelques pâtés de maisons de la Svisloch. Ma soeur aînée, Dora, adorait s'y baigner pendant l'été. J'étais en première année de cours moyen à cette époque et il y avait de nombreux réfugiés polonais dans notre ville. L'allemagne et l'U.R.S.S. avaient divisé la Pologne et les polonais s'étaient enfuis vers l'Est. Beaucoup d'entre eux étaient venus à Minsk, parce qu'ils restaient près de "chez eux" à peine trente kilomètres de la frontière soviéto-polonaise."

     

    1940-1944 :

      "J'avais 12 ans quand les allemands arrivèrent à Minsk en 1941 et y établirent un ghetto. Un an plus tard, en essayant d'échapper à une ronde, ma mère et moi, nous cachâmes dans un entrepôt. Lorsque nous fûmes découvertes par un garde allemand, j'eu si peur que je commençais à débiter un charabia et me mis à courir, le garde me suivit. Alors que je m'enfuyais, je me heurtais à une autre femme qui semblait venue de nulle part. C'est alors que le garde tira. Nous tombâmes toutes les deux et je fus certaine d'avoir été touchée. Mais je me levais et m'aperçus que je n'étais pas bléssée. L'autre femme gisait immobile."

     

      Berta fut emmenée pour être exécutée mais elle réussit à s'enfuir. Plus tard, elle s'échappa du ghetto et rejoignit les partisans soviétiques. Elle fut libérée par l'armée rouge en juillet 1944.

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

    Iosif Rivkin

    Iosif Rivkin

    Minsk, Biélorussie

      Iosif naquit au sein d'une famille juive dans la capitale de la Biélorussie, Minsk. Il combattit aux côtés des troupes tsaristes au cours de la première guerre mondiale et fut fait prisonnier par les allemands. Lorsqu'il revint à Minsk aprés la guerre, il commença à travailler comme certains de ses proches dans une fabrique de meubles étatisé.

     

    1933-1939 :

      Au début des années 1930, Iosif se maria et eut trois filles, Hacia, Dora et Berta. La famille vivait dans la rue Novomesnitskaya, dans le centre de Minsk, près de Svisloch. Pendant les années 1930, les filles fréquentaient des écoles de l'état soviétique et appartenaient à l'organisation soviétique pour la jeunesse, les jeunes pionniers. A la fin des années 30, Minsk se remplit de réfugiés polonais qui fuyaient l'invasion allemande.

     

    1940-1943 :

      Le 27 juin 1941, les envahisseurs allemands atteignirent les portes de Minsk. La maison des Rivkin fut bombardée le lendemain et ils se retrouvèrent sans domicile. Ils dormaient près du fleuve avec de nombreux autres réfugiés, jusqu'à ce que les gardes allemands menacent de les tuer tous. Les affiches allemandes placardées dans Minsk déclaraient que les nazis étaient venus pour libérer l'Union Soviétique du communisme et des juifs. Au mois d'août, les allemands établirent un ghetto où Iosif alla travailler comme charpentier. Lorsque le ghetto fut rasé en octobre 1943, Iosif et sa famille furent déportés.

     

      La fille de Iosif, Berta, s'échappa du ghetto avant qu'il ne soit rasé. On entendit plus jamais parler de Iosif ni du reste de sa famille.

     

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Minsk)

     


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  • Ghetto de Minsk

     

     

     

    Ghetto de Minsk

    Ghetto de Minsk,

    juillet 1941

     

      Les troupes allemandes occupèrent Minsk, capitale de la République socialiste soviétique de Biélorussie, peu aprés l'invasion allemande de l'union soviétique en juin 1941. Sous l'occupation, la république de Biélorussie fut rattachée au commissariat du Reich pour les régions de l'Est. Au sein de cette subdivision administrative, Minsk devint capitale de district. C'est à Minsk que Wilhelm Kube, commissaire général de la Biélorussie, exerçait ses fonctions.

    Ghetto de Minsk

    Les environs de Minsk,

    1941-1942

      Le 19 juillet 1941, les allemands créèrent un ghetto dans le nord-ouest de Minsk. Environ 85 000 personnes, au nombre desquelles des juifs des villes environnantes, y furent concentrées.

    Ghetto de Minsk

    Entrée du ghetto de Minsk.

    Minsk, Union Soviétique, 31 mai 1941

      De novembre 1941 à octobre 1942, plus de 35 000 juifs provenant d'Allemagne et du protectorat de Bohème et de Moravie furent déportés à Minsk. Beaucoup furent éxécutés par balles ou tués dans des camions à gaz dès leur arrivée à Maly Trostinets, petit village situé à une douzaine de kilomètres à l'Est de la ville. Les autres furent parqués à Minsk dans un deuzième ghetto, séparé de celui des juifs biélorusses. Les contacts entre les habitants des deux ghettos n'étaient en général pas permis.

    Ghetto de Minsk

    Les habitants juifs de Minsk

    sont raflés pour être jetés

    de force à l'intérieur du ghetto.

    Minsk, Union Soviétique,

    juillet-août, 1941

      Les juifs furent utilisés comme main-d'oeuvre forcée dans des usines installées à l'intérieur et à l'extérieur des deux ghettos, notamment au camp de travail de la rue Shiroka et dans le bâtiment de l'opéra (où les biens confisqués aux juifs étaient triés et entreposés).

    Ghetto de Minsk

    Une des premières rafles de juifs à Minsk.

    Minsk, Union Soviétique, 1941

      En août 1941, un mouvement clandestin de résistance fut créé au sein du ghetto de Minsk. Il organisa l'évasion d'un certain nombre de personnes qui constituèrent des groupes de résistance dans les forêts situées au sud-est et au nord-ouest de Minsk. Les juifs de Minsk créèrent sept groupes de résistance. En tout, 10 000 juifs parvinrent à s'enfuir dans les forêts. La plupart d'entre eux furent tués par les troupes allemandes au cours de la guerre.

    Ghetto de Minsk

    Mikhail Ekeltchik,

    membre de la résistance du ghetto de Minsk.

    Minsk, Union Soviétique,

    date incertaine

      A l'automne 1943, les allemands détruisirent le ghetto de Minsk. Une partie de ses habitants fut déporté au camp d'extermination de Sobibor. Les 4 000 juifs restants furent tués à Maly Trostinets.

    Ghetto de Minsk

    Une pancarte fixée à la clôture

    de fil de fer barbelé qui encercle 

    le ghetto de Minsk déclare :

    "Avertissement ! Quiconque

    escaladera la clôture sera abattu !"

    Minsk, Union Soviétique,

    1941

    Ghetto de Minsk

    Soldat allemand exhibant trois jeunes gens

    dans les rues de Minsk avant leur exécution.

    L'affiche dit : "Nous sommes des

    partisans qui avons tiré sur des 

    soldats allemands."

    Minsk, Union Soviétique, octobre 1941






     

    Ghetto de Minsk



     


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