• Camp de Sobibor

     

     

     

    Camp de Sobibor

    Principales déportations vers Sobibor,

    1942-1943

     

      Le petit village de Sobibor, au centre de la Pologne, est situé à cinq kilomètres à l'ouest de la rivière Bug et à huit kilomètres au sud de Wlodawa. Durant l'occupation allemande, cette région faisait partie du gouvernement général de Pologne.

    Camp de Sobibor

    Le camp de Sobibor,

    printemps 1942

      Sobibor fut le second camp d'extermination construit dans le cadre de l'Action Reinhardt, plan nazi visant à exterminer les juifs de Pologne. Il fut situé dans une région boisée, marécageuse, faiblement peuplée, à côté de la voie ferrée Chelm-Wlodawa. D'une superficie de 400 mètres sur 600, il était camouflé par des branchages glissés dans des fils barbelés. Le camp était entouré par un champ de mines de 15 mètres de large.

    Camp de Sobibor

    Les environs de Sobibor,

    printemps 1942

      Sobibor était divisé en trois zones : une zone administrative, une zone de réception et une zone d'extermination. La zone administrative était composée des bureaux et des logements des gardes allemands et ukrainiens (formés à Trawniki) et des baraquements réservés à la main-d'oeuvre concentrationnaire. La zone de réception comprenait la voie de chemin de fer de garage, la rampe, les baraques où les déportés étaient déshabillés, et les entrepôts pour stocker les biens volés aux victimes. La zone d'extermination comprenait les chambres à gaz, les fosses communes et les baraquements pour les prisonniers affectés aux travaux forcés. Un couloir étroit, surnommé le "tube", reliait les zones de réception et d'extermination.

    Camp de Sobibor

    Portrait de groupe de quelques-uns

    des participants au soulèvement

    du camp d'extermination de Sobibor.

    Sobibor, Pologne, août 1944

      Aprés quelques expériences, les nazis commencèrent les opérations de gazage au début de mai 1942. Des convois de 40 à 60 wagons de marchandises arrivaient à la gare de Sobibor. 20 par 20, ils pénétraient dans la zone de réception où les gardes allemands faisaient sortir les victimes sur la plate-forme. Là, des officiers allemands annonçaient aux déportés qu'ils venaient d'arriver dans un camp de transit et qu'ils devaient remettre leurs objets de valeur. Ils les envoyaient dans les baraques, les obligeaient à se dévêtir et à passer par le "tube" qui menait directement aux chambres à gaz, lesquelles portaient un panneau "Douches".

     

      Dans le "tube", les femmes étaient tondues dans une baraque spéciale. Les portes chambres à gaz une fois closes, les gardes dans une pièce adjacente, mettaient en marche un moteur qui envoyait du monoxyde de carbone, en tuant tous les occupants. Le processus se répétait avec les occupants des wagons suivants.

     

      A Sobibor, certains prisonniers, maintenus vivants, étaient chargés d'évacuer les corqs des chambres à gaz et de les enterrer dans les charnières. Ils triaient également les affaires des victimes et nettoyaient les wagons de marchandises. En outre, ils étaient forcées de participer à la détention des nouvelles victimes juives.

     

      Avant que ne cesse le gazage à Sobibor, à l'automne 1943, les corqs furent exhumés des charniers pour être brûlés sur des bûchers afin de faire disparaître toute trace des meurtres en masse.

     

      Les déportations vers Sobibor eurent lieu entre mai 1942 et l'automne 1943, à une exception près : une interruption de deux mois à partir de fin juillet 1942 à cause de réparations effectués sur la voie ferrée Chelm-Lublin.

     

      Les juifs déportés à Sobibor venaient principalement des ghettos de l'Est de la Pologne, surtout de la région de Lublin. Les nazis y déportèrent aussi des juifs des territoires soviétiques occupés, de Bohème et Moravie, d'Autriche, des Pays-Bas, de Belgique et de France. Les allemands et leurs auxiliaires exterminèrent environ 250 000 personnes à Sobibor.

     

      Début 1943, les prisonniers du camp de travail organisaient un mouvement de résistance. Les détenus, réalisant que le gazage à Sobibor allait se terminer, préparèrent une insurrection. Le 14 octobre 1943, les 600 prisonniers se révoltèrent et tentèrent de fuir en masse. Ils tuèrent de nombreux gardes allemands et ukrainiens. Sur les 300 qui réussirent à s'échapper, plus de 100 furent repris et fusillés. Aprés la rebellion, Sobibor fut fermé et le camp démantelé.

     

     

     

     

     

    Camp de Sobibor

     


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  • Camp de Treblinka

     

     

     

    Camp de Treblinka

    Plan du camp de Treblinka,

    printemps, 1943

     

      Les responsables de l'Opération Reinhardt (appelée également Aktion Reinhardt) choisirent le site du centre d'extermination de Treblinka dans une zone peu peuplée près des villages de Treblinka et de Malkinia.

      Malkinia se trouve le long de la voie ferrée principale Varsovie-Bialystok, à 80 kilomètres environ au nord de Varsovie et dépendant de l'administration générale (partie de la Pologne occupée par les allemands non annexée à l'Allemagne nazie, rattachée administrativement à la Prusse orientale allemande, ou intégrée à l'Union Soviétique occupée par les allemands).

    Camp de Treblinka

    Les environs de Treblinka,

    printemps, 1943

      En novembre 1941, sous les auspices du responsable des SS et de la police du district de Varsovie dépendant de l'administration générale, les responsables SS et ceux de la police créèrent un camp de travail pour les juifs, appelé Treblinka, puis Treblinka 1. Le camp fit également office de camp de formation au travail pour les polonais non juifs qui avaient violés, aux yeux des allemands, les règles de travail. Les polonais et les juifs détenus dans des unités séparés du camp de travail, furent affectés au travail forcé. La majorité d'entre eux travaillèrent dans une gravière proche.

    Camp de Treblinka

    Photo prise lors de la déportation

    des juifs vers le camp de Treblinka.

    Lom, Bulgarie, mars 1943

      En juillet 1942, les responsables de l'opération Reinhardt terminèrent la construction du centre d'extermination Treblinka, il est situé environ 1,5 kilomètre du camp de travail. Lorsque Treblinka 2 entra en service, deux autres camps de l'opération Reinhardt, Belzec et Sobibor, fonctionnaient déjà.

     

      Le centre d'extermination de Treblinka 2 se trouvait près du village polonais de Wolka Okraglik, le long de la ligne de chemin de fer Malkinia-Siedlee. Les allemands  construisirent un tronçon ferroviaire entre le camp de travail de Treblinka 1 et le centre d'extermination Treblinka 2, et qui aboutissait également à la gare de Malkinia. Le centre d'extermination se trouvait sur un site très boisé et dissimulé.

     

      Le camp avait la forme d'un trapèze de 395 mètres sur 600 mètres environ. Des branchages entrelacés dans la clôture de fil de fer barbelés et des arbres autour du site permettaient de le camoufler et d'empêcher de le voir. Des miradors de 8 mètres de hauteurs environ étaient placés le long de la clôture et aux 4 coins du camp.

     

      Le camp était divisé en trois parties : la zone de réception, la zone de vie et la zone d'extermination. Dans la zone de vie, se trouvait les logements du personnel allemand et ceux des gardes, ainsi que les burreaux, une clinique, des magasins et des ateliers. Dans une section, se trouvait les baraquements des prisonniers juifs, sélectionnés parmi les nouveaux arrivants pour fournir la main-d'oeuvre nécéssaire à la fonction du camp : l'extermination massive.

     

      La direction du centre d'extermination de Treblinka 2 était constitué d'un petit nombre de responsable SS et de la police allemande (entre 25 et 35) et d'une unité de police auxiliaire constituée de 90 à 150 hommes qui étaient tous d'anciens prisonniers de guerre soviétique de différentes nationalités ou des civils ukrainiens ou polonais sélectionés ou recrutés à cet effet. Tous les membres de l'unité des gardes furent formés sur un site spécial des SS et de la police à Lublin, le camp de formation de Trawniki.

     

      Les commandants du centre d'extermination de Treblinka 2 furent le second lieutenant SS Dr Irmfried Eberl, de juillet à août 1942, le capitaine SS Franz Stangl, d'août 1942 à août 1943, et le second lieutenant SS Kurt Franz, d'août à novembre 1943.

    Camp de Treblinka

    Franz Stangl, commandant du camp

    d'extermination de Treblinka.

    Treblinka, Pologne, date incertaine

      Le camp de travail forcé de Treblinka 1 était dirigé par les SS et par des membres de la police allemande (entre 15 et 25 personnes) et d'environ 90 gardes de la police auxiliaire formés dans le camp de formation de Trawniki. Le camp fut commandé par le capitaine SS Theodor Van Eupen de 1941 à 1944. Contrairement au camp de Treblinka 2, dont le commandant dépendait des responsables de l'opération Reinhardt, le commandant de Treblinka 1 était directement rattaché au responsable des SS et de la police de Varsovie.

     

      Les trains de 50 ou 60 wagons, destinés au centre d'exterminatiion, s'arrêtaient d'abord à la gare de Malkinia. 20 wagons étaient détachés à la fois et emmenés dans le centre d'extermination. Les gardes ordonnaient aux victimes de descendre dans la zone de réception où se trouvait la voie de garage et le quai. Les responsables SS et de la police allemande indiquaient aux déportés qu'ils étaient arrivés dans un camp de transit où ils devaient remettre tous leurs objets de valeur. La zone de réception disposait également d'un "carré de déportation" clôturé comportant deux baraquements dans lesquels les déportés (les hommes étaient séparés des femmes et des enfants) devaient se déshabiller. Elle était dotée également de vastes salles de stockage dans lesquelles les victimes devaient remettre leurs objets personnels à l'arrivée, ceux-ci étaient ensuite triés avant d'être envoyés en Allemagne via Lublin.

     

      Un chemin clôturé et camouflé, appelé le "tube", situé dans la zone d'extermination, menait de la zone de réception aux chambres à gaz. Les victimes étaient forcée de se mettre nues dans le chemin d'accès aux chambres à gaz que les nazis appelaient "douches" pour les tromper. Une fois les portes des chambres à gaz fermées, un moteur installés à l'intérieur du bâtiment, diffusait du monoxyde de carbone dans les chambres à gaz, tuant tous ceux qui s'y trouvaient. Les membres du Sonderkommando (détachement spécial), un groupe de prisonniers juifs temporairement épargnés, travaillaient de force dans la zone d'extermination. Ils retiraient les corqs des chambres à gaz et les enterraient dans des fosses communes. A la fin de 1942 et de 1943, les travailleurs forcés juifs durent exhumer les corqs et les brûler dans d'immenses tranchées, dans des "fours" de fortune fabriqués à partir de rails de cheminde fer.

     

      Les déportés vers Treblinka provenaient essentiellement des ghettos des districts de Varsovie et de Radom qui dépendaient de l'administration générale. Entre la fin juillet et septembre 1942, les allemands déportèrent près de 265 000 juifs du ghetto de Varsovie vers Treblinka. Entre août et novembre 1942, les SS et la police allemande déportèrent environ 346 000 juifs du district de Radom vers Treblinka 2. D'octobre 1942 à février1943, les allemands déportèrent plus de 110 000 juifs du district de Bialystok vers Treblinka 2. 33 300 juifs du district de Lublin furent également déportés vers Treblinka.

    Camp de Treblinka

    Joseph Levi,

    pharmacien et chef de la communauté

    juive de Komotini,

    portant l'étoile jaune obligatoire.

    Les autorités d'occupations bulgares

    le déportèrent ultérieurement à Treblinka.

    Komotini, Grèce, 1942

      Les SS et la police allemande déportèrent vers Treblinka les juifs des zones de Grèce (Thrace) et de Yougoslavie (Macédoine) occupée par la Bulgarie. Ils déportèrent également quelque 8 000 juifs de Theresienstadt en Bohème vers Treblinka 2. D'autres petits groupes de juifs dont on ignore le nombre, provenant d'Allemagne, d'Autriche, de France et de Slovaquie furent déportés vers Treblinka 2 via divers lieux de transit dépendant de l'administration générale, où ils furent tués. Un certains nombre de Roms (tsiganes) et de polonais furent également tués à Treblinka 2.

     

      Les déportations vers Treblinka se poursuivirent jusqu'en mai 1943. Quelques convois isolés arrivèrent aprés cette date. Au début de l'automne 1942, les responsables des camps, sous les ordres de Lublin, commençèrent à exhumer les corqs des fosses communes pour les brûler de façon à effacer toute trace des exterminations massives. Les prisonniers juifs furent chargés de cette besogne macabre. Ce "Travail" se poursuit jusqu'à la fin de juillet 1943.

     

      Les juifs créèrent un groupe de résistance à Treblinka au début de l'année 1943. Alors que les opérations dans le camp approchaient de la fin, les prisonniers craignaient d'être tués et que le camp fût demantelé. A la fin du printemps et de l'été 1943, les responsables de la résistance lancèrent la révolte. Le 12 août 1943, les prisonniers s'emparèrent discrêtement d'armes dans l'armurie du camp, mais furent découverts avant même de pouvoir prendre le contrôle du camp. Des centaines de prisonniers se précipitèrent vers la porte principale pour tenter de fuir. Nombreux furent mitraillés. Plus de 300 parviennent à s'échapper, mais deux tiers d'entre eux furent repris et fusillés par les SS et la police allemande et les unités militaires. Sur l'ordre de Lublin, les SS et la police allemande ordonnèrent aux prisonniers survivants de démanter le camp sous leur supervision. Une fois le camp demantelé, les SS et la police allemande fusillèrent les survivants.

     

      Les allemands ordonnèrent le demantèlement de Treblinka 2 à l'automne 1943. De juillet 1942 à novembre 1943, les allemands tuèrent entre 870 000 et 925 000 juifs dans le camp. Treblinka 1, le camp de travail forcé, continua de fonctionner jusqu'à la fin de juillet 1944. Pendant le fonctionnement du centre d'extermination des juifs furent sélectionnés parmi les nouveaux arrivants juifs et transférés vers Treblinka 1. Les juifs jugés trop faibles pour travailler à Treblinka 1 étaient régulièrement envoyés à Treblinka 2 et tués. A la fin du mois de juillet 1944, alors que les troupes soviétiques approchaient de la zone, les responsables du camp et les gardes formés à Trawniki fusillèrent les prisonniers juifs restants (entre 300 et 700) et se hâtèrent de démanteler le camp et de l'évacuer. Les troupes soviétiques envahirent le camp de travail et le centre d'extermination au cours de la dernière semaine du mois de juillet 1944.

     

     

     

     

     

    Camp de Treblinka

     


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  • Histoire des camps d'extermination

     

     

     

    Histoire des camps d'extermination

    Les camps d'extermination en Pologne.

    1942

     

      Les camps d'extermination nazis furent construit dans l'unique but de perpétrer des meurtres de masse. A l'inverse des camps de concentration, qui faisaient surtout office de centre de détention et de travail, les camps d'extermination étaient presque uniquement des "usines de mort." Plus de trois millions de juifs furent exterminés dans les camps d'extermination, soit gazés, soit abattus.

     

      Le premier camp d'extermination fut celui de Chelmno, qui ouvrit dans le Warthegau (la partie de la Pologne annexée à l'Allemagne). En décembre 1941. Là, des juifs, mais des tsiganes, furent assassinés dans des camions à gaz mobiles. En 1942, dans le gouvernement général de Pologne, les nazis ouvrirent les camps de Belzec, Sobibor et Treblinka (dans le cadre de l'action Reinhardt) pour assassiner systématiquement les juifs de Pologne. En octobre 1943, plus d'1,7 millions de juifs avaient été gazés (dans des chambres à gaz fonctionnant au monoxyde de carbone) dans les camps de l'action Reinhardt. Il y eut environ 120 survivants.

     

      La plupart des autres déportés qui arrivaient dans les camps étaient immédiatement envoyés dans les chambres à gaz (à l'exception d'un petit nombre d'entre eux qui étaient choisis pour constituer des équipes de travail spéciales connues sous le nom de Sonder Kommandos). Le plus grand camp d'extermination fut celui d'Auschwitz-Birkenau, où au printemps 1943, fonctionnaient quatre chambres à gaz (qui utilisaient le gaz Zyklon B).

    Histoire des camps d'extermination

    Pastilles de Zyklon B, trouvées

    à la libération du camp de Maïdanek.

    Pologne, l'aprés juillet 1944

      A l'apogée des déportations, on gaza jusqu'à 8 000 juifs par jours à Auschwitz-Birkenau. En novembre 1944, plus d'un million de juifs et des dizaines de milliers de tsiganes, de polonais et de prisonniers de guerre soviétiques y avaient été gazés.

     

      Un autre camp situé en Pologne, celui de Maïdanek, à l'origine camp de prisonniers de guerre puis camp de concentration, fut également un site d'éxécutions massives. Environ 170 000 prisonniers furent tués à Maïdanek, il s'agit presque exclusivement de juifs, de civils, de soldats soviétiques et de civils polonais.

     

      La documentation disponible, ne permet pas de déterminer exactement le nombre de personnes exterminées dans les chambres à gaz ou par d'autres moyens (abattues, pendues ou battues à mort). Les derniers des 18 000 prisonniers juifs du camp furent abattus dans des fosses le 3 novembre 1943,  lors de l'Action Erntefest (opération "Fête de la moisson"), tandis que de puissants haut-parleurs diffusaient de la musique pour couvrir les bruits et les cris.

     

      Les SS considéraient les camps d'extermination comme un secret d'état. Pour faire disparaître les traces de gazages, des unités spéciales de prisonniers (les Sonder Kommandos) étaient obligés d'enlever les corqs des chambres à gaz et de les incinerer. Les SS firent ensuite disparaître les traces de leurs crimes.

     

     

     

     

     

    Histoire des camps d'extermination

     

     

     


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