• Ghetto de Vilno

     

     

     

    Ghetto de Vilno

    Un groupe de partisans juifs

    dans la fôret de Rudniki, près de Vilno.

    Vilno, Pologne, entre 1942-1944

     

      Aprés la première guerre mondiale, la Pologne et la Lituanie revendiquaient toutes deux Vilno (aujourd'hui Vilnius). Les forces polonaises occupèrent la ville en 1920 et avant la déclaration de la seconde guerre mondiale, elle faisait partie du nord-est de la Pologne.

     

      Fin septembre 1939, conformément aux conditions du pacte germano-soviétique, les forces soviétiques occupèrent Vilno, ainsi que le reste de la Pologne orientale. En octobre 1939, l'Union Soviétique rattacha la région de vilno à la Lituanie. La population de la ville s'élevait à l'époque à 200 000, dont plus de 55 000 juifs. En outre, quelque 12 000 à 15 000 réfugiés juifs étaient venus de la Pologne occupée. Les forces soviétiqques occupèrent la Lituanie en juin, et en août 1940 rattachèrent Vilno, avec le reste de cette région à l'Union Soviétique. Le 22 juin 1941, l'Allemagne attaqua à l'Est. L'armée allemande occupa la ville le 24 juin 1941, le troisième jour aprés le début des opérations militaires.

     

      En juillet 1941, l'administration militaire allemande émit une série de décrets anti-juifs. Le même mois, les Einsatzgruppen (unités mobiles d'intervention) aidées par des lituaniens, tuèrent 5 000 juifs dans la fôret de Ponary, à 13 kilomètres de Vilno. L'administration civile allemande prit le contrôle de la ville en août 1941. A la fin du mois, les allemands tuèrent 3 500 autres juifs à Ponary.

    Ghetto de Vilno

    Abba Kovner, commandant de 

    l'organisation des partisans 

    unis du ghetto de Vilno, posant peu 

    aprés la libération.

    Aprés le 13 juillet 1944

      Les allemands créèrent, au début de septembre 1941, deux ghettos, le n°1 et le n°2. Les juifs considérés comme incapables de travailler étaient concentrés dans le ghetto n°2. En octobre 1941, les détachements allemands des Einsatzgruppen et leurs auxiliaires lituaniens détruisirent le ghetto n°2, et assassinèrent ses habitants. La prison de Lukiszki constituaient un centre de rassemblement pour les juifs qui étaient ensuite emmenés à Ponary puis fusillés. A la fin de 1941, les Einsatzgruppen avaient tué environ 40 000 juifs à Ponary.

     

      Les juifs du ghetto n°1 étaient forcés de travailler dans des usines ou dans des projets de construction en dehors du ghetto. Certains juifs furent envoyés dans des camps de travail autour de Vilno. Au cours de massacres périodiques, la plupart des habitants furent massacrés à Ponary. A partir du printemps 1942 et jusqu'au printemps 1943, il n'y eut plus de tueries de masse. Les allemands reprirent les exterminations lors de la liquidation du ghetto n°1, du 23 au 29 septembre 1943. Les enfants, les personnes âgées et les malades furent envoyés au camps d'extermination de Sobibor ou fusillés à Ponary. Les hommes survivants furent envoyés dans des camps de travail forcé en Estonie, les femmes en Lettonie.

     

      Le mouvement de résistance dans le ghetto de Vilno fut important. Une organisation des partisans unifiés (Fareynegte Partizaner Organizatsye, FPO) fut créé en 1942 et active dans le ghetto. Elle établit des cachettes d'armes et se prépara à combattre. Début septembre 1943, réalisant que les allemands allaient détruire le ghetto, les membres de la résistance attaquèrent les soldats, entrés dans le ghetto, pour commencer les déportations. Le conseil juif (judenrat), cependant, accepta de coopérer à la déportation des juifs, espérant ainsi minimiser les pertes. La FPO décida de fuir dans les fôrets voisines pour continuer la lutte. Certains combattants réussirent à quitter le ghetto par les égouts et à rejoindre les partisans de fôrets de Rudninkai et de Naroch.

     

      En septembre 1943, voulant détruire les preuves de l'assassinat des juifs à Ponary, les allemands forcèrent les détachements de travailleurs juifs à ouvrir les charniers et à brûler les corqs. Les juifs des camps de travail proches furent également tués à Ponary.

     

      Durant l'occupation allemande, des dizaines de milliers de juifs de Vilno et de sa région, ainsi que des prisonniers de guerre soviétiques et autres personnes soupçonnées de s'opposer aux allemands, avaient été massacrés à Ponary. Les forces soviétiques libérèrent Vilno le 13 juillet 1944.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Vilno

     


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  • Ghetto de Lublin

     

     

     

    Ghetto de Lublin

    Le camp de Maïdanek

    Lublin, Pologne, automne 1943

     

      Le camp de Maïdanek, appelé également Lublin. Maïdanek (Majdanek), était situé dans le faubourg Majdan Tatarski de la ville de Lublin en Pologne, dans le gouvernement général de Pologne. Outre Maïdanek, il existait d'autres camps à Lublin, relevant de l'autorité des SS et du chef de la police du district de Lublin, le major général SS Odilo Globornik. Dans ces camps, les détenus travaillaient principalement pour les usines d'armements.

    Ghetto de Lublin

    Les environs de Lublin.

    Lublin, Pologne, 1941-1943

      Maïdanek fut utilisé aussi comme centre d'extermination. De nombreuses victimes aux nombres desquels les membres de la résistance polonaise, les otages provenant de la prison de la gestapo de Lublin et les prisonniers juifs du camp qui était jugés inaptes au travail. Lublin était le quartier général de l'Action Reinhardt, le programme d'extermination des juifs de Pologne, que les SS confièrent à Globocnik et à ses hommes.

    Ghetto de Lublin

    Des enfants juifs dans le ghetto de Lublin.

    Les hommes derrière eux étaient forcés

    de retirer leur culotte par

    déférence pour l'officier allemand

    se tenant à côté du photographe.

    Lublin, Pologne, 1941-1942

      Le gouvernement civil allemand créa deux ghettos à Lublin. Dans le premier, crée en mars 1941, vivaient environ 30 000 juifs. En mars et avril 1942, les SS et la police déportèrent la plupart de ses habitants vers le camp d'extermination de Belzec.

     

      Les survivants, 5 000 personnes environ, furent confinés dans un nouveau ghetto situé à Majdan Tatarski, près du camp de Maïdanek en novembre 1942 et liquidèrent le ghetto de Majdan Tatarski.

     

      Comme Auschwitz, Maïdanek était un camp de concentration qui servait également de centre d'extermination. Il était situé sur la route principale reliant Lublin à Chelm, dans les proches faubourgs de Lublin, ville importante. Le camp de Maïdanek était divisé en six quartiers. A l'automne 1943, le quartier 1 était un camp de femmes. Le quartier 2 un hôpital de camp pour les collaborateurs Russes attachés à l'armée allemande. Le quartier 3 un camp destiné aux prisonniers politiques polonais de sexe masculin ainsi qu'aux juifs de Varsovie et de Bialystok. Le quartier 4 un camp pour hommes, principalement des prisonniers de guerres soviétiques, des otages civils, et des prisonniers politiques. Le quartier 5 servait de camp hôpital réservé aux hommes et le quartier 6 encore inachevé, devait accueillir des baraquements supplémentaires, des fours crématoires, des chambres à gaz et des usines. Les allemands n'eurent pas le temps d'achever la construction de ce quartier avant la libération du camp.

     

      Les opérations d'extermination au gaz commençèrent à Maïdanek en octobre 1942 et se poursuivirent jusqu'à la fin de l'année 1943. Trois chambres à gaz situées dans un même bâtiment, servaient à gazer les prisonniers au moyen de monoxyde de carbone ou de Zyklon B.

     

      Maïdanek était principalement un camp de travail forcé pour les prisonniers polonais juifs et non-juifs et de centre de détention pour les membres de la résistance polonaise du gouvernement général. Les convois de juifs provenant de Pologne centrale et destinés à Belzec s'arrêtaient souvent à Lublin, de telle sorte que les allemands pouvaient sélectionner les prisonniers aptes au travail et fournir de la main-d'oeuvre à Maïdanek. Les SS de Maïdanek pratiquaient régulièrement des sélections. Les détenus jugés inaptes au travail étaient exterminés par balles ou dans les chambres à gaz.

     

      Aprés la destruction du ghetto de Varsovie en mai 1943, quelque 18 000 survivants du soulèvement furent transférés à Maïdanek avec les installations des anciennes usines du ghetto, dans lesquelles les juifs devaient travailler dans le cadre d'un nouveau projet industriel SS utilisant de la main-d'oeuvre forcée, les industries de l'Est (Ost industrie, GmbH).

      Echaudée par la résistance juive lors des déportations de Bialystok et de Vilna de l'été 1943 et par les soulèvements de Treblinka et de Sobibor (août et octobre 1943), la haute hiérarchie SS de Berlin décida d'exterminer les juifs restants à Maïdanek.

     

      Le 3 novembre 1943, des unités spéciales de la SS et de la police envoyées à Lublin spécialement à cet effet exécutèrent à l'extérieur du camp 18 000 juifs de Maïdanek. Ce massacre qui dura une seule journée faisait partie de l'Aktion "Erntdfest" (Opération "fête des moissons"), nom de code de l'extermination des juifs survivants de Maïdanek et des camps de travail de Trawniki et de Poniatowa. Pendant les exécutions, les haut-parleurs diffusaient de la musique dans le camp pour couvrir le bruit. Les allemands évacuèrent en hâte Maïdanek lorsque les troupes soviétiques parviennent à proximité de Lublin, en juillet 1944.

     

      Les soviétiques entrèrent dans la ville et libérèrent le camp le 24 juillet. Les allemands n'eurent pas le temps de le démanteler entièrement. Capturé presque intact, Maïdanek fut le premier camp de concentration important à être libéré. Dès la fin de l'été, les autorités soviétiques invitèrent des journalistes à visiter le camp et a constater les horreurs qui y avaient eu lieu.

     

      Les victimes de Maïdanek comprenaient des juifs de Pologne, notamment de Lublin, Varsovie, Radom et Bialystok. Un petit nombre de juifs d'Europe occidentale, plus de 100 000 juifs non polonais et des dizaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques, moururent à Maïdanek de froid, de dénutrition et de maladie pendant l'hiver 1941-1942, qui fut particulièrement rude.

     

      De 170 000 à 235 000 personnes moururent ou furent tuées à Maïdanek, dont 60 000 à 80 000 juifs. La plupart succombèrent à la dénutrition, aux maladies, au froid et sous la torture, ou du fait du travail exténuant effectué sous la menace. Le nombre de victimes des chambres à gaz de Maïdanek n'est pas connu avec exactitude.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Lublin

     

     

     


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  • Ghetto de Lvov

     

     

     

    Ghetto de Lvov

    Ghetto de Lvov,

    1942

     

      La ville de Lvov (Lviv), située dans le sud-est de la Pologne, fut occupée par l'Union Soviétique en 1939, en application du pacte germano-soviétique.

     

      Plus de 200 000 juifs y habitaient en septembre 1939, dont près de 100 000 étaient des réfugiés provenant de la Pologne sous occupation allemande. La Wermacht occupa Lvov aprés l'invasion de l'Union Soviétique en juin 1941.

    Ghetto de Lvov

    Les environs de Lvov

    1941-1942

      Encouragés par les allemands à se livrer à des violences contre la population juive, les nationalistes Ukraniens massacrèrent environ 4 000 personnes au début du mois de juillet 1941. Un autre pogrom fut connu sous le nom de "Journées de Petlioura" (du nom de Simon Petlioura, qui avait organisé des pogroms en Ukraine aprés la première guerre mondiale). Les juifs furent emmenés par groupes au cimetière juif et à la prison de Lunecki et éxécutés. 

    Ghetto de Lvov

    Des civiles ukrainiens frappent

    un juif au cours d'un pogromà Lvov.

    Lvov, Pologne, du 30 juin au 3 juillet 1941

      Plus de 2 000 juifs furent assassinés de la sorte, et des milliers d'autres bléssés. Au début de novembre 1941, les allemands créèrent un ghetto au nord de Lvov. La police allemande exécuta des milliers de juifs âgés ou malades pendant qu'ils traversaient le pont de la rue Peltewna pour rejoindre le ghetto. En mars 1942, les allemands commençèrent à déporter les juifs vers le camp d'extermination de Belzec.

    Ghetto de Lvov

    Membres du conseil juif (judenrat) de Lvov,

    pendus par les allemands.

    Lvov, Pologne, septembre 1942

      En août 1942, plus de 65 000 juifs avaient été déportés du ghetto de Lvov et exterminés. Des milliers d'autres furent envoyés dans le camp de travail forcé voisin de Janowska. Au début du mois de juin 1943, les allemands détruisirent le ghetto. Des milliers de juifs furent tués à cette occasion. Les survivants du ghetto furent envoyés au camp de travail forcé de Janowska.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Lvov

     


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  • Témoignage (ghetto de Bialystok)

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Bialystok)

    Mendel Grynberg

     

    Mendel Grynberg

    Sokolow Podlaski, Pologne

      Mendel fut élevé dans une grande famille juive pratiquante, parlant yiddish à Sokolow Podlaski, une ville industrielle située au centre de la Pologne, qui comptait une forte population de près de 5 000 juifs. Aprés avoir terminé sa scolarité, il travailla comme coordonnier. Il était également un membre actif d'une organisation sioniste locale.

     

    1933-1939 :

      Mendel s'était marié et avait fondé une famille lorsque les allemands envahirent la Pologne le 1er septembre 1939.

      L'aviation bombarda le marché de la ville et d'autres cibles civiles avant que les troupes allemandes victorieuse n'entrent dans Sokolow Podlaski le 20 septembre et commence à piller les maisons de la communauté juive. Lorsque la Pologne fut partagée entre l'Allemagne et l'Union Soviétique, Mendel et sa famille s'enfuirent à Bialystok, dans la partie de la Pologne occupée par les soviétique.

     

    1940-1944 :

      Comme d'autres réfugiés juifs polonais, Mendel redoutait le traitement que les nazis infligeaient aux juifs et espéra pouvoir sauver sa famille en restant en Union Soviétique. Mais l'Allemagne attaqua l'Union Soviétique le 22 juin 1941. Cinq jours plus tard, les allemands étaient aux portent de Bialystok. Le 16 juillet 1941, les nazis établirent un ghetto dans la ville et la plupart des gens furent mis au travail dans les usines. En août 1943, les nazis rasèrent le ghetto de Bialystok.

     

      Des amis aperçurent Mendel pour la dernière fois à Bialystok. Il mourut aprés le mois de juin 1941, personne ne sait où, quand, ni comment.

     

     

     

     

     

    Témoignage (ghetto de Bialystok)

     


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  • Ghetto de Bialystok

     

     

     

    Ghetto de Bialystok

    Le ghetto de Bialystok, Pologne,

    1941-1943

     

      A la suite du pacte germano-soviétique en 1939, Bialystok, ville située dans le Nord-Est de la Pologne, se retrouva dans la zone d'occupation soviétique. L'armée rouge entra dans la ville en septembre 1939, et l'occupa jusqu'à l'arrivée de l'armée allemande en juin 1941, suite à l'invasion de l'Union Soviétique par l'Allemagne. Dans les premiers jours de l'occupation allemande, des détachements des Einsatzgruppe (unités mobiles d'extermination) et des bataillons de la police d'ordre, raflèrent et exterminèrent des milliers de juifs à Bialystok.

     

      Dès le 26 juillet 1941, les allemands ordonnèrent la création d'un ghetto. Environ 50 000 juifs de la ville et des régions alentours furent confinés dans une petite portion de la ville. Le ghetto comprenais deux sections séparées par le fleuve Biala.

     

      La plupart des juifs de Bialystok travaillèrent essentiellement dans de grandes usines textiles installées dans le périmètre du ghetto, les produits fournissaient l'armée allemande. Les juifs furent parfois envoyés travailler hors du ghetto.

    Ghetto de Bialystok

    Les environs de Bialystok, Pologne,

    1941

      En février 1943, environ 10 000 juifs de Bialystok furent déportés aux camps d'extermination de Treblinka et d'Auschwitz. Des centaines de juifs trop faibles ou trop malades furent tués pendant le transport.

     

      Entre le 17 et le 31 août 1943, le ghetto de Bialystok fut liquidé. L'armée allemande et les auxilliaires de police locaux l'encerclèrent et commençèrent à rafler systématiquement les juifs pour les déporter vers Treblinka et Auschwitz.

     

      Environ 7 600 juifs furent détenus dans un camp de transit dans la ville avant leur déportation. Ceux qui furent jugés aptes au travail furent envoyés au camp de Maïdanek. A partir de ce camp, et aprés une autre sélection pour vérifier leur aptitude au travail, ils furent emmenés dans les camps de Poniatowa, Blizyn ou d'Auschwitz. Ceux qui furent jugés trop faibles pour travailler furent assassinés à Maïdanek. Plus de 1 000 enfants juifs furent envoyés d'abords dans le ghetto de Theresienstadt en Bohême, puis à Auschwitz-Birkenau, où ils furent assassinés pendant les déportations d'août 1943, alors que tout espoir de survie avait été abandonné, l'organisation clandestine juive organisa une révolte contre les nazis. Lors d'une tentative pour sortir du ghetto et rejoindre les partisans dans les fôrets voisines, des juifs armés attaquèrent l'armée allemande près du ghetto, dans la rue Smolna. Les combats dans la section Nord-Est du ghetto durèrent cinq jours, sous la direction de Mordechai Tenebaum; des centaines de juifs périrent dans cette bataille. 71 combattants juifs furent tués aprés avoir été découverts dans un bunker et arrêtés par les allemands. Plus d'une centaines de juifs parvint à s'échapper du ghetto et à rejoindre les groupes de partisans de la région. L'armée soviétique libéra Bialystok en août 1944.

     

     

     

     

     

    Ghetto de Bialystok

     


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